Le ministre de l’Environnement Greg Hunt avait indiqué dimanche que Canberra enverrait cette année, à partir de janvier, un avion pour surveiller les eaux froides, territoire prisé par les baleiniers lors de leur campagne annuelle pendant l’été austral (décembre-mars).
Il avait d’abord promis un bateau mais ce dernier navigue actuellement au nord de l’Australie. Un avion permettra, selon lui, d’étendre le territoire de surveillance.
Le président de Sea Shepherd Australia Bob Brown a estimé que cette décision du gouvernement conservateur était un recul « assez lâche », destiné à apaiser les autorités japonaises sur fond de négociations entre Canberra et Tokyo pour un accord de libre échange.
L’avion « va voler et regarder tout ça d’en haut. Que feront-ils si quelque chose chose se passe mal? Comment feront-ils pour envoyer un bateau? Parce que ces avions ne pourront certainement pas intervenir », a déclaré Bob Brown à la presse.
« Cette opération avec un avion est une imposture », a-t-il ajouté.
Les navires de Sea Shepherd ont quitté les côtes australiennes la semaine dernière, quelques jours après le départ des baleiniers japonais des ports de l’archipel nippon.
Selon Bob Brown, les bateaux de l’association de défense des cétacés arriveront dans l’océan Austral avant les Japonais. « Nous serons là quand ils arriveront ».
Des heurts violents se sont déjà produits entre Japonais et bateaux de l’association. Les militants écologistes cherchent à s’interposer entre les baleiniers et leurs proies, balancent des bombes puantes et tentent de bloquer les hélices.
Chaque côté accuse l’autre d’adopter un comportement dangereux et de chercher à percuter les embarcations de l’adversaire.
Les prises des baleiniers nippons n’ont jamais été aussi faibles que la saison dernière, en raison de ces opérations de harcèlement de Sea Shepherd.
Officiellement, les activités de la flotte nippone dans l’Antarctique sont destinées à la « recherche scientifique », une pratique tolérée par la Commission baleinière internationale qui interdit la chasse commerciale au cétacé depuis 1986.
Les autorités japonaises affirment que cette pêche fait partie intégrante de la culture nippone. Mais la chair de cétacé finit sur les étals et les défenseurs des baleines jugent donc mensonger le prétexte scientifique, estimant qu’il s’agit d’une pêche commerciale déguisée, attentatoire aux règles internationales.
L’Australie est opposée officiellement à la pêche à la baleine.