« A l’heure où les Etats européens ont souscrit aux objectifs de l’Union européenne et de l’ONU visant à mettre en oeuvre une pêche durable, la pêche électrique, interdite ailleurs dans le monde, émerge en Europe à contretemps de l’histoire », dénoncent ces députés dans une tribune au Monde.
La pêche électrique consiste à envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons vivant au fond des mers. La commission Pêche du Parlement européen s’est prononcée fin novembre pour un possible élargissement de cette technique jusqu’à présente interdite, mais qui bénéficiait de dérogations depuis 2007 à titre expérimental. Le Parlement européen doit se prononcer en plénière le 16 janvier.
« L’évolution de la réglementation a constitué une pente glissante dangereuse : l’interdiction s’est muée en dérogation, elle-même outrepassée par les Pays-Bas. La généralisation de la pratique à d’autres métiers de pêche et d’autres pays aurait quant à elle un impact inadmissible sur des stocks de poissons déjà fragilisés », soulignent les élus à l’Assemblée nationale.
« La situation actuelle en Mer du Nord alarme scientifiques et pêcheurs responsables. Tous témoignent de lourdes conséquences de l’usage du courant électrique sur les poissons et les écosystèmes : altération de la reproduction, dommages sur les oeufs et juvéniles, colonnes vertébrales fracturées, réduction de l’apport en nourriture, affaiblissement du système immunitaire et vulnérabilité accrue aux agents pathogènes, bancs entiers de poissons présentant des ecchymoses… », ajoutent-ils.
« Les pêcheurs français des Hauts-de-France, ainsi que leurs homologues belges, néerlandais et britanniques observent quant à eux un effondrement de la ressource en raison de cette pratique mettant en péril la pêche artisanale », soulignent-ils.