« Aujourd’hui on est au bout du bout. Tout le monde a le sentiment d’être abandonné », a déclaré Stéphane Pinto, vice-président du comité régional des pêches. « Avant la pêche électrique, les marins vivaient très bien de ce métier. »
Depuis 05H30, avec une dizaine de ses confrères, il faisait brûler des cageots en polystyrène et des palettes à l’entrée de la gare de marée pour empêcher les camions de charger les poissons qui rebroussaient chemin.
Six bateaux sont partis vers 06H15 vers le port de Calais, où ils devraient être rejoints par des navires de Dunkerque, dans l’optique de bloquer le trafic transmanche, a également constaté le correspondant de l’AFP.
« Les conditions de vie sont très dures pour les hommes, qui ont des salaires au ras des pâquerettes (..) On a un dégoût quand on arrive le matin pour aller travailler, » a déclaré à l’AFP Jonathan, patron de pêche, sur le quai de Boulogne, premier port de pêche de France, avant de monter dans son embarcation.
« On ne voit plus de soles. On a l’impression que la pêche électrique nous a bien foutus en l’air », a-t-il ajouté.
Le Parlement européen a pris position mi-janvier contre la pêche électrique dans l’Union européenne, une première victoire pour les opposants à cette pratique jugée « destructrice » pour les fonds marins, et autorisée à titre expérimental en mer du Nord.
La Commission a, elle, défendu jusqu’au bout sa proposition de supprimer la restriction imposée aux flottes des Etats membres, en fait une dérogation établie à titre d’expérimentation.
A l’heure actuelle, au sud de la mer du Nord, 84 navires néerlandais pratiquent la pêche électrique, et la Belgique a demandé une dérogation pour trois navires, ce qui représente moins de 0,1% de la flotte européenne.