Ce type de pêche consiste à envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons benthiques, c’est-à-dire vivant au fond des mers.
Elle est critiquée pour ses impacts sur la ressource: les poissons remontés dans les chaluts montrent souvent des brûlures, des ecchymoses et des déformations du squelette consécutives à l’électrocution.
La pêche électrique est interdite en Europe depuis 1998 par un règlement en faveur de la conservation des ressources de pêche mais bénéficie de dérogations depuis 2007, à titre expérimental.
Non seulement l’organe scientifique de la Commission, le Comité scientifique, technique et économique de la pêche (CSTEP), « n’a jamais donné son aval pour de telles dérogations, mais il a même explicitement déconseillé à la Commission européenne d’en accorder ! », affirment dans un communiqué plusieurs organisations, dont Bloom, End Ecocide on Earth, Blue Marine Foundation, The Black Fish, Les Fileyeurs des Hauts-de-France, Fishermen United.
Dans son avis, le Comité scientifique mettait en garde contre « un certain nombre de problèmes qui doivent être résolus avant que toute dérogation puisse être accordée ».
Pourtant le règlement européen de décembre 2006 qui adopte la proposition de dérogations de la Commission affirme qu' »à la lumière de l’avis du CSTEP, il convient d’autoriser », dans certaines zones « et sous certaines conditions, la pêche à l’aide de chaluts à perche associée à l’utilisation de courant électrique impulsionnel ».
Le Parlement européen doit décider le 16 janvier en séance plénière si la pêche électrique « doit être interdite ou largement autorisée », selon le communiqué.
Les ONG et organisations de pêcheurs ont envoyé un courrier à la Commission européenne pour lui demander « d’annuler » la décision de 2006 qui « génère des dégâts environnementaux et sociaux à grande échelle et met aujourd’hui en péril l’équilibre du secteur de la pêche européenne ».
L’ONG Bloom, spécialisée dans la défense des océans et de la pêche durable, a déposé plainte début octobre contre les Pays-Bas auprès de la Commission européenne, les accusant d’avoir illégalement autorisé des navires à pratiquer la pêche électrique.