« Il ne faut jamais faire confiance à Boris Johnson, c’est la leçon que je retiens », a lancé l’eurodéputé LREM, ex-conseiller politique d’Emmanuel Macron, sur franceinfo.
« Sur tous les thèmes de négociations (…), il faut absolument que les accords soient tenus par les Britanniques », a-t-il ajouté, « parce que sinon on va créer des jurisprudences dans tous les autres secteurs ».
Alors que Paris peine à obtenir des droits de pêche, notamment auprès des autorités de l’île anglo-normande de Jersey, la ministre de la Mer Annick Girardin a évoqué jeudi un plan d’indemnisation pour les pêcheurs qui perdraient leurs licences pour les eaux britanniques. Des propos qui provoquent la colère des professionnels, y voyant la reconnaissance implicite par la France de sa « défaite ».
Plusieurs responsables politiques ont aussi exprimé leur courroux.
La candidate du RN Marine Le Pen a exhorté dans un tweet vendredi à « défendre réellement nos pêcheurs et appliquer des sanctions à l’encontre de l’Angleterre », alors que « face aux Britanniques, Emmanuel Macron a capitulé avant même de mener le combat ».
Les propos de Mme Girardin sont « une honte, parce qu’il n’y a rien de pire que de dire à un ouvrier, un pêcheur, de brûler, de casser son outil de travail », a de son côté critiqué le candidat PCF Fabien Roussel, en appelant à « mettre la pression sur le gouvernement britannique de Jersey » via une action qui aurait selon lui « un effet immédiat »: « le rapatriement », par les Français « qui ont délocalisé leur entreprise sur l’île de Jersey, qui est un paradis fiscal », et qui « planquent leur pognon là-bas », de « tous leurs comptes vers la France ».
A droite, Valérie Pécresse, candidate à l’investiture LR, a dénoncé dans un tweet le « scandaleux renoncement de la France face aux Britanniques ».
« L’engagement d’Emmanuel Macron à défendre nos pêcheurs restera lettre morte », a-t-elle déploré, tandis que son concurrent à l’investiture Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, tweetait une photo de lui « avec les pêcheurs des Hauts-de-France à Boulogne-sur-Mer ».
« Ce Président aura évaporé notre influence internationale », a abondé Eric Ciotti, également candidat chez LR, à propos de ce « nouveau camouflet diplomatique pour Macron ».
Mme Girardin a, elle, répété que la « priorité du gouvernement (était) d’obtenir des licences ». Mais « cela n’empêche pas de prévoir l’avenir de la filière », y compris en indemnisant ceux qui resteraient à quai, a-t-elle justifié.
Selon M. Séjourné, « cette indemnisation était déjà prévue au moment de la négociation avec les Britanniques pour le Brexit » dans le cadre du « Fonds de compensation Brexit ». Et « ça ne veut pas dire que les négociations ne continuent pas avec la Grande-Bretagne », a-t-il souligné, affirmant qu’il en reste encore une « sur 200 licences qui doivent être octroyées » par Londres.