« Les disparités et la faiblesse des contrôles laissent passer les poissons issus de la pêche illégale », soulignent Environmental Justice Foundation, Oceana, The Pew Charitable Trusts et le WWF, sur la base de données transmises par les États membres à la Commission européenne.
« De grands pays importateurs comme l’Italie et l’Allemagne n’appliquent toujours pas de contrôles rigoureux même lorsque les lots proviennent d’États ayant fait l’objet d’avertissements de l’UE », pointe le rapport.
Et seuls l’Autriche, Chypre, la France, la Lituanie et l’Espagne détaillent le nombre de lots arrivés par conteneurs qui sont soumis à des inspections physiques, ajoute-t-il.
« Pour éviter que des opérateurs sans scrupules tentent de faire passer leurs captures par des ports aux contrôles moins rigoureux, il est urgent de mettre en place des procédures plus harmonisées », exhortent les organisations.
Elles appellent à développer la numérisation des informations issues des certificats de capture, rappelant l’utilisation parfois frauduleuse des certificats sur papier et l’absence de système européen recoupant les informations.
L’UE, qui achète hors de ses frontières 60% des poissons qu’elle consomme, est le premier importateur mondial de produits de la mer.
Chaque année, plus de 250.000 certificats de capture y sont reçus, essentiellement sous format papier, pour certifier l’origine légale des produits.
Depuis 2010, l’Union européenne s’est dotée d’un règlement contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (dite « INN »). Seuls les produits validés comme légaux par le pays exportateur (et ainsi dotés de certificats) peuvent être importés. L’Union peut décerner des avertissements aux pays « feignant d’ignorer les activités de pêche illégale ».
Chaque année, entre 11 et 26 millions de tonnes de poissons sont capturées illégalement dans le monde, soulignent les ONG, dénonçant « une menace pour les stocks de poissons du monde entier et les communautés qui en dépendent ».