Sollicité par l’AFP, le ministère a fait état du franchissement d’un « cap décisif » lundi sur la validation de modalités techniques par la Commission européenne.
Le Comité national des pêches (CNPMEM) avait enjoint dans la matinée au Premier ministre de » valider immédiatement les aides aux pêcheurs à quai » – depuis le 22 janvier et jusqu’au 20 février inclus – dans le golfe de Gascogne. La pêche y est interdite pour quelque 450 navires à la suite d’une décision du Conseil d’Etat destinée à éviter les captures accidentelles de dauphins et marsouins.
« L’incertitude du niveau d’accompagnement et des délais d’indemnisation qui pèse sur la filière rendant impossible toute prévision pour des milliers de marins est inacceptable », a déclaré le CNPMEM dans un communiqué, se désolant de la longueur des délais d’attente de validation des dispositifs par la Commission européenne.
Jeudi dernier, M. Béchu avait annoncé avoir obtenu « un accord de principe » de la Commission.
« L’instruction du dispositif par la Commission se poursuit, et a franchi hier, 5 février, un cap décisif avec un accord au niveau technique sur les modalités d’indemnisations », selon le ministère.
Point important: « la Commission n’a pas formulé d’objection au niveau d’indemnisations proposé », à hauteur de 80 à 85% du chiffre d’affaires pour les pêcheurs, selon la même source.
« Les engagements pris devant les pêcheurs vont être tenus. C’est sur cette base que je veux construire un dialogue durable avec la profession. Tout cela n’aurait pas été possible sans la Commission, sans une Europe qui nous protège », a affirmé M. Béchu, dans une déclaration transmise par le ministère.
Jeudi dernier, le Comité s’était dit « satisfait » du calendrier avancé par M. Béchu, qui prévoyait un déblocage des premières aides « dès le début du mois de mars » après la validation de la Commission.
Face à la « colère sociale sourde » des professionnels, le CNPMEM met en garde contre tout nouveau délai, « qui plus est pour des chicaneries administratives ».
« Nous attendons la fumée blanche, mais elle tarde à sortir. Certains professionnels sont à bout car au-delà des indemnisations sur cet arrêt pour protéger les cétacés, ils attendent d’autres indemnisations pour lesquelles ils ont fait les démarches il y a plusieurs mois. Les trésoreries sont au plus bas et chaque jour compte », a déclaré son président, Olivier Le Nezet.
Hors indemnisation, le gouvernement avait également annoncé la semaine dernière le déblocage d’une ristourne de 13 centimes d’euros par litre de gazole de pêche de la part des fournisseurs de carburants – essentiellement TotalEnergies -, effective depuis le 1er février.
Cette remise s’ajoute à l’aide de 20 centimes par litre de carburant dont bénéficient les pêcheurs jusqu’au 30 juin.
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