Voici les trois grandes zones définies et les points d’achoppement qui persistent dans deux d’entre elles pendant la période de transition prévue jusqu’à l’été 2026 – date à laquelle tous les pêcheurs européens devront renoncer à 25% de leurs prises dans les eaux britanniques.
Dans les zones encore disputées, les gouvernements de Londres et des îles anglo-normandes ont accordé près de 220 licences définitives, soit 98% des demandes européennes selon Londres. Un chiffre contesté par la France, qui a réduit ses exigences, mais réclame encore quelque 150 licences, selon le décompte de l’AFP.
Désireux de voir la situation se débloquer, Paris cible « en priorité » quelques dizaines de dossiers de pêcheurs dont la survie économique dépend largement de l’accès aux eaux britanniques.
La zone des 12 à 200 milles des côtes britanniques
Cette zone économique exclusive (ZEE) britannique ne pose pas de problème. Les autorisations demandées pour ce domaine de la pêche hauturière, qui se pratique au grand large sur des thoniers de 13 à 33 mètres, ont toutes été obtenues en janvier. Londres a accordé 1.674 autorisations à des navires européens, dont 736 français.
La zone des 6 à 12 milles : le cas épineux des nouveaux navires
Dans cette zone poissonneuse, qui s’étend du sud de la mer du Nord au pays de Galles, l’accord européen prévoit un accès garanti aux navires qui s’y rendaient déjà pendant la période de référence 2012-2016. Il leur faut toutefois demander de nouvelles licences à Londres.
Les pêcheurs français ont obtenu 104 licences définitives, mais attendent toujours une réponse pour 54 navires , qui n’ont aucune autorisation, même provisoire, de pêche dans cette zone.
Parmi ces navires, quatorze (de moins de 12 mètres) sont considérés comme « très prioritaires » par Paris car réalisant une large part de leurs prises dans les eaux britanniques.
Pour les 40 autres bateaux (de plus de 12 mètres) qui ont été récemment mis à l’eau en remplacement d’anciens navires, Londres refuse pour le moment de délivrer une licence, estimant qu’il s’agit de nouvelles demandes car concernant des navires plus modernes et souvent plus puissants.
La zone des îles anglo-normandes: difficile bataille pour les petits bateaux
Le secteur des îles semi-autonomes de Jersey et Guernesey, toutes proches des côtes françaises, fait l’objet d’âpres discussions concernant notamment de petits navires: chaque bateau doit justifier d’au moins onze jours de pêche sur une période de douze mois entre le 1er février 2017 et le 30 janvier 2020.
– Jersey
La lutte est féroce avec Jersey. La France a obtenu du gouvernement de Saint-Hélier 116 autorisations définitives et 46 licences provisoires valables jusqu’au 31 janvier 2022, le temps de fournir les données nécessaires à l’obtention d’une licence permanente.
Mais 13 bateaux, considérés comme « prioritaires » par Paris, sont sur liste rouge et totalement interdits de pêche dans les eaux de Jersey depuis le 1er novembre.
Les pêcheurs français affirment avoir « tout donné » pour les petits bateaux non équipés en système de géolocalisation (journal de pêche, chiffres des ventes, etc.) et Paris accuse l’île de refuser de pleinement coopérer.
– Guernesey
Seules des licences provisoires ont été accordées et une soixantaine de demandes sont en attente. Mais Guernesey, qui renouvelle de mois en mois ses autorisations provisoires, est considéré par Paris comme « un partenaire fiable » dans la négociation.
« Une quarantaine de licences définitives » devraient être octroyées d’ici début décembre, a annoncé jeudi la ministre de la Mer Annick Girardin.