Conclu en 2019 pour quatre ans, le protocole d’application de l’Accord de partenariat sur la pêche durable entre l’UE et le Maroc permet à une flotte européenne – en particulier espagnole – d’accéder aux eaux atlantiques marocaines en échange d’une contrepartie financière.
En septembre 2021, le Tribunal de l’UE l’avait annulé en raison du litige sur le territoire disputé du Sahara occidental, dont les eaux sont très poissonneuses.
Bruxelles a fait appel du jugement devant la Cour de justice de l’UE mais le verdict n’est pas attendu avant fin 2023 au plus tôt, empêchant la reconduction de l’accord qui a expiré lundi.
« Il est très difficile de préjuger ce que sera la décision (finale) de la Cour, mais au moins, nous aurons alors des clarifications qui nous font défaut actuellement », ce qui empêche de « finaliser un (nouvel) accord » avec Rabat, a expliqué le commissaire à la Pêche, Virginijus Sinkevicius.
« Nous restons en contact, notre travail avec le Maroc se poursuit, et j’ai bon espoir que nous serons en mesure de conclure l’accord dès qu’une décision de justice aura été rendue », a-t-il insisté, en marge d’une réunion des ministres européens de la Pêche à Vigo (Espagne).
Dans le cadre d’une commission mixte sur la pêche, Européens et Marocains ont convenu jeudi dernier « de poursuivre les travaux techniques pour qu’une fois le jugement rendu, la conclusion d’un nouveau protocole puisse être accélérée », a abondé le ministre espagnol, Luis Planas.
Rabat a rappelé la semaine dernière qu’il « n’engagera avec ses partenaires internationaux aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait » le territoire du Sahara occidental.
Madrid a par ailleurs annoncé une aide aux pêcheurs espagnols pour compenser la baisse de leur activité.
« Perdre l’accès à des zones de pêche aussi essentielles est source d’une grande inquiétude (…) Nous devons trouver des alternatives à court terme pour atténuer l’impact, et garantir des moyens de préserver nos liens avec le Maroc », a réagi l’organisation européenne du secteur Europêche.
« Nous perdrons l’expertise européenne dans les domaines de la coopération technique », a déploré de son côté Abdelkarim Foutat, président de la Confédération marocaine de la pêche côtière cité par le site Hespress, disant craindre une augmentation de la pêche illégale sur les côtes marocaines.