« Ce n’est pas la première menace que les Français ont formulée envers Jersey ou le Royaume-Uni depuis que nous sommes dans ce nouvel accord », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Ian Gorst, sur la BBC en référence à l’accord post-Brexit conclu entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
« Il apparaîtrait disproportionné de couper le courant juste parce qu’il faut fournir des détails supplémentaires afin que nous puissions affiner les licences » de pêche avant leur octroi, a-t-il ajouté.
La ministre française de la Mer, Annick Girardin, a affirmé mardi que la France était prête à recourir à des « mesures de rétorsion » si les autorités britanniques continuaient à restreindre l’accès des pêcheurs français à ces eaux.
S’exprimant devant l’Assemblée nationale, elle a fait allusion à des répercussions éventuelles sur le « transport d’électricité par câble sous-marin » qui alimente l’île depuis la France.
Selon son ministère, le Royaume-Uni a publié vendredi une liste de 41 navires français autorisés à pêcher dans les eaux de Jersey, mais cette liste s’accompagne de nouvelles exigences « qui n’ont pas été concertées, discutées ni notifiées avant » dans le cadre de l’accord.
Le ministère de la Mer a signalé à Bruxelles ces nouvelles mesures imprévues, et attend désormais de la Commission, seule habilitée à négocier avec le Royaume-Uni, qu’elle obtienne des « éclaircissements ».
« Je pense qu’une solution peut être trouvée. Je suis optimiste sur le fait que nous puissions accorder davantage de temps pour que ces éléments soient fournis » en vue de l’octroi des licences, a indiqué Ian Gorst.
Dans un communiqué publié mardi, le gouvernement de Jersey a assuré avoir « octroyé les licences de pêche conformément à l’accord commercial » conclu entre Bruxelles et Londres fin décembre.
Interrogé sur la chaîne Sky News, le secrétaire d’Etat britannique chargé du programme de vaccination anti-Covid, Nadhim Zahawi, a souligné qu’il était nécessaire de « travailler de manière constructive » pour « aplanir les différends ».
« C’est un problème sur lequel la Commission doit travailler avec notre équipe », a-t-il ajouté, soulignant que selon les Britanniques, « la Commission prend au sérieux certains de ces défis opérationnels que nous devons régler ensemble ».