Jersey a proposé de reporter à fin juillet ces restrictions techniques jugées « inadmissibles » par Paris, ce qui a permis de reprendre le processus de négociations, après apaisement des tensions diplomatiques entre Londres et Paris.
Elles avaient culminé la semaine dernière avec la menace de Paris de « mesures de rétorsions » à l’encontre de l’île anglo-normande de Jersey et une manifestation de bateaux de pêche français au large de l’île.
« Pour garantir un climat apaisé aux négociations, l’ensemble des licences pour les îles anglo-normandes doivent être renouvelées jusqu’au 30 septembre sans nouvelles exigences », a écrit Mme Girardin dans un courrier daté de mercredi, adressé au commissaire européen chargé de la Pêche Virginijus Sinkevicius.
« Ces licences sont assorties de conditions d’exercice restreintes et injustifiées », indique Mme Girardin.
Cette « nouvelle réglementation, imposée par les Britanniques sans notification préalable » est en outre jugée par Mme Giradin comme « contraire » à l’accord de commerce et de coopération post-Brexit entre l’Union européenne et le Royaume-Uni.
Elle souligne notamment que de nouvelles mesures « doivent être justifiées pour protéger la ressource ». Or, « les avis scientifiques du CIEM (Conseil international pour l’exploration de la mer) ou de l’Ifremer ne confirment pas les informations de Jersey et du Royaume-Uni selon lesquelles les stocks sont aujourd’hui surpêchés par les navires français », ajoute Mme Girardin.
Selon Paris, le Royaume-Uni a publié la semaine passée une liste de 41 navires français, sur 344 demandes, autorisés à pêcher dans les eaux de Jersey, mais celle-ci s’accompagnait de nouvelles exigences « qui n’ont pas été concertées, discutées ni notifiées avant » dans le cadre de l’accord.
Mardi dernier, Annick Girardin avait provoqué l’indignation de Londres et Jersey en affirmant que Paris était prêt à recourir à des « mesures de rétorsion » si les autorités britanniques s’obstinaient, faisant allusion à d’éventuelles répercussions sur le « transport d’électricité par câble sous-marin » qui alimente l’île à partir de la France.