« Nous avons un calendrier d’actions qui sera présenté aux professionnels en début de semaine prochaine, (…) avec une action européenne, une action nationale, bien entendu en direction des Britanniques et également de nos voisins de Jersey, avec effectivement l’annonce des mesures de rétorsion », a annoncé la ministre.
« Je souhaite que les 15 jours qui sont devant nous soient consacrés à ce travail qui sera ensuite exprimé très directement au Royaume-Uni », a-t-elle poursuivi.
Mercredi l’île anglo-normande de Jersey a annoncé l’octroi de 64 licences définitives à des bateaux français (contre 169 demandées par Paris) et le rejet de 75 dossiers. La veille, Londres avait accordé 12 autorisations supplémentaires dans ses eaux, dans la limite des 6 à 12 milles nautiques de ses côtes (contre 87 demandées).
Des décisions jugées « totalement inacceptables et inadmissibles » par le porte-parole du gouvernement français mercredi, Gabriel Attal.
L’accord post-Brexit, conclu in extremis à la fin de l’année dernière entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition d’obtenir une licence, accordée s’ils peuvent prouver qu’ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l’ampleur des justificatifs à fournir.
« Il y a la crainte que la pêche soit utilisée pour faire avancer d’autres dossiers comme la crise migratoire », a relevé Mme Girardin sur Europe 1.
« I want my license back », a conclu la ministre, faisant référence à Margaret Thatcher, Premier ministre britannique de 1979 à 1990, qui avait lancé « I want my money back » à Dublin le 30 novembre 1979, à l’issue d’un sommet des chefs d’Etat membres de la Communauté européenne, comptant neuf pays à cette période.
A l’époque, la CEE vivait une crise budgétaire majeure, le Royaume-Uni voulait une baisse de ses contributions. Thatcher, qui a eu gain de cause, estimait que plus des trois quarts du budget européen de l’époque étaient consacrés à la Politique agricole commune (PAC) alors que le Royaume-Uni payait plus au budget communautaire qu’elle n’en recevait.