Après être allé samedi à la rencontre d’agriculteurs de Gironde, la tête de liste du RN pour les élections européennes avait organisé un déplacement au port de pêche de Lorient, où plusieurs dizaines de bateaux sont interdits de pêche dans tout le Golfe de Gascogne (de la pointe du Finistère jusqu’au Pays Basque) jusqu’au 20 février.
Les pêcheurs présents à quai ont déploré auprès de Jordan Bardella cette décision « injuste » et « absurde » selon eux, imposée par le Conseil d’Etat qui avait été saisi par des associations de défense de l’environnement. Et plus d’un a dressé un parallèle entre leur situation et les difficultés vécues actuellement par les agriculteurs, qu’ils ont d’ailleurs prévu de venir soutenir jeudi à Rennes lors d’une manifestation devant la préfecture.
« Vous vous battez contre les mêmes choses », a déclaré le président du parti d’extrême droite. « Le point commun entre les gilets jaunes, les bonnets rouges, les pêcheurs et les agriculteurs ? C’est le cri de la France qui ne veut pas mourir, des gens qui ont envie de vivre de leur travail et qui ne veulent pas dépendre d’aides en permanence », a estimé M. Bardella.
« Il y a aujourd’hui une convergence des colères de la France du travail », a lancé l’eurodéputé en campagne.
« A Lorient, on a un cocktail entre la tyrannie des ONG écolos, le gouvernement des juges et les dérives de Bruxelles », a encore fustigé le président du RN. Avant de repartir, il a assuré les pêcheurs lorientais de son soutien au Parlement européen sans pour autant avoir évoqué des mesures concrètes, autre que « combattre les accords de libre-échange » et « la prolifération des normes ».
La « fermeture spatio-temporelle » du Golfe de Gascogne s’applique aux bateaux, français ou étrangers, de plus de huit mètres et à certaines techniques de pêche. Elle doit se répéter pendant les hivers 2025 et 2026 au nom de la protection des dauphins, pour réduire les décès de petits cétacés pris accidentellement dans les filets.