Le groupe britannique Tesco, également client de la compagnie CP Foods, a quant à lui indiqué vendredi à l’AFP qu’il « continuait à se fournir » auprès de cette entreprise mais allait « travailler avec elle pour améliorer les conditions » de travail.
Numéro un de la grande distribution en France et numéro deux mondial, Carrefour « condamne avec force, s’ils sont avérés, les faits rapportés » par le Guardian, indique le groupe dans un communiqué sur son site internet.
Il ajoute avoir « par mesure conservatoire » décidé « de suspendre immédiatement ses achats directs ou indirects auprès de cette entreprise jusqu’à ce que la lumière soit faite ».
Le groupe, présent dans 34 pays, a précisé avoir, « comme il le fait régulièrement, procédé en juillet 2013 à un audit social de l’usine de conditionnement de cette société qui n’a rien révélé d’anormal à cette époque ».
Carrefour et Tesco sont, de même que le groupe américain Walmart, parmi les chaînes de supermarchés qui se fournissent auprès de Charoen Pokphand (CP) Foods, selon le Guardian, après avoir mené une enquête de « six mois » sur les conditions dans lesquelles étaient produites les crevettes en Thaïlande.
Selon le journal, CP Foods, plus gros éleveur mondial de crevettes, achète des farines de poisson à des fournisseurs qui font travailler sur leurs bateaux une main d’oeuvre de migrants, venus de Birmanie et du Cambodge, vendus et traités comme des esclaves.
Selon le Guardian, qui a interviewé des « dizaines » de pêcheurs, ces hommes sont obligés de travailler plus de 20 heures par jour, doivent souvent se contenter d’un bol de riz quotidien et sont régulièrement battus. Les témoignages recueillis par le journal font aussi état de tortures, d’exécutions, de suicides.
Le groupe CP Foods a de son côté reconnu un « problème d’esclavage endémique chez les fournisseurs de fruits de mer » et annoncé un audit de ces fournisseurs pour s’assurer qu’il n’ont pas recours au travail forcé.
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