« Un responsable a démenti les allégations parues dans la presse selon lesquelles une entité du royaume (d’Arabie saoudite) aurait utilisé un logiciel pour surveiller les communications », a indiqué l’agence de presse officielle saoudienne SPA mercredi soir, sans préciser le nom du logiciel en question.
Selon cette source, dont ni le nom ni le statut n’ont été précisés, « ces allégations sont infondées », et l’Arabie saoudite « n’approuve pas ce genre de pratiques », a ajouté SPA.
Les Emirats, qui contrairement à l’Arabie saoudite ont officiellement normalisé leurs relations avec Israël, ont également démenti jeudi des accusations d’espionnage.
« Les allégations faites récemment par des médias prétendant que les Emirats font partie d’un certain nombre de pays accusés de surveillance ciblant des journalistes et des particuliers sont dénuées de preuves et catégoriquement fausses », a déclaré le ministère émirati des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’Arabie saoudite et les Emirats figurent parmi les pays où le logiciel Pegasus aurait été utilisé pour surveiller des journalistes, hommes et femmes politiques, militants des droits humains ou encore chefs d’entreprise, d’après une enquête publiée la semaine dernière par un consortium de 17 médias internationaux, dont les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian et américain The Washington Post.
L’entreprise israélienne NSO commercialise le logiciel espion Pegasus qui, une fois introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, photos, contacts et même d’écouter les appels de son propriétaire.
NSO, régulièrement accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.
Ryad mène une répression implacable contre les dissidents et militants des droits humains, en particulier depuis que le prince héritier Mohammed ben Salmane a pris de facto les rênes du pouvoir en 2017.
Le royaume est régulièrement accusé de traquer les opposants sur les réseaux sociaux, voire d’avoir infiltré des taupes au sein de Twitter.
Le ministère américain de la Justice a accusé deux anciens employés du réseau social d’espionnage pour le compte du gouvernement saoudien.
Les Emirats ont eux aussi été accusés par des ONG et des experts d’utiliser les technologies à des fins de surveillance.
Le militant émirati des droits humains Ahmed Mansour, actuellement détenu dans son pays, est notamment connu pour avoir lancé l’alerte en 2016 sur Pegasus. Il avait collaboré avec l’ONG CitizenLab pour identifier un message suspect qu’il avait reçu.
En décembre 2019, le New York Times avait par ailleurs accusé les services de renseignement émiratis d’utiliser l’application de messagerie ToTok, basée à Abou Dhabi, pour accéder aux données des utilisateurs. Les autorités émiraties avaient démenti.