Il s’agit d’une « punition sévère pour les actes séparatistes des forces +indépendantistes de Taïwan+ et un avertissement sévère contre l’ingérence et la provocation des forces extérieures », selon Li Xi, le porte-parole du commandement du théâtre est de l’armée chinoise, cité par l’agence officielle Chine Nouvelle.
« Les exercices se déroulent dans le détroit de Taïwan, au nord, au sud et à l’est de l’île de Taïwan, ainsi que dans les zones situées autour des îles de Kinmen, Matsu, Wuqiu et Dongyin », a indiqué Chine Nouvelle, précisant que les exercices, prévus pour deux jours, avaient démarré à 07H45 (23H45 GMT mercredi).
Ces manoeuvres impliquent l’armée de terre, la marine, l’armée de l’air et l’unité des fusées, selon Li Xi.
L’objectif est de « tester les capacités de combat réelles conjointes des forces du commandement », a-t-il aussi indiqué selon Chine Nouvelle, à travers « des patrouilles de préparation au combat mer-air, la prise de contrôle de l’ensemble du champ de bataille et des frappes de précision sur des cibles clés ».
La Chine avait qualifié cette semaine le discours d’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te d' »aveu de l’indépendance de Taïwan » et l’avait menacé de « représailles ».
Taïwan est autonome depuis 1949, lorsque les nationalistes se sont réfugiés sur l’île après leur défaite face aux forces communistes lors de la guerre civile chinoise sur le continent.
Pékin considère l’île gouvernée démocratiquement comme faisant partie de son territoire et n’a pas exclu le recours à la force pour la placer sous son contrôle.
– Risque de guerre –
M. Lai, que Pékin a qualifié de « dangereux séparatiste » par le passé, a prêté serment lundi sur l’île. Il a promis d’y défendre la démocratie face aux menaces chinoises et appelé la Chine à « cesser ses intimidations politiques et militaires ».
Il a aussi évoqué de manière directe le risque de guerre après des années d’une pression croissante exercée par la Chine pour que Taïwan passe sous son contrôle.
Les séparatistes taïwanais « seront cloués au pilori de la honte pour l’histoire », a commenté mardi le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.
« La trahison de Lai Ching-te envers sa nation et ses ancêtres est honteuse », a ajouté le ministre au cours d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Organisation de Shanghai pour la coopération.
Cette semaine, la Chine a également répliqué en sanctionnant une quinzaine d’entreprises américaines pour dénoncer la vente d’armes par les Etats-Unis à Taïwan.
Car si Washington a abandonné la reconnaissance diplomatique de Taipei au profit de Pékin en 1979, le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à Taïwan, dans le but affiché de dissuader la Chine de toute volonté expansionniste.
Les précédents exercices militaires chinois d’ampleur autour de Taïwan avaient eu lieu en août 2023, une « sévère mise en garde » selon Pékin après une visite de M. Lai, alors vice-président, aux Etats-Unis.
Avant cela, Pékin avait aussi lancé des manoeuvres d’une ampleur historique en août 2022 après la visite sur l’île de Nancy Pelosi, alors cheffe des députés américains.
Un conflit dans le détroit de Taïwan, même si les experts ne le jugent pas imminent, aurait un effet dévastateur pour l’économie mondiale: plus de 50% des conteneurs transportés dans le monde transitent par ce détroit et l’île produit 70% des semi-conducteurs de la planète.