La Chine estime que cette île, gouvernée de façon autonome, fait partie de son territoire et se dit prête à la reconquérir par la force si nécessaire.
Pékin a rendu publiques vendredi de nouvelles directives judiciaires prévoyant la peine de mort pour des cas « particulièrement graves » visant des partisans « irréductibles » de l’indépendance de Taïwan, ont rapporté des médias d’Etat.
Interrogé sur ces nouvelles sanctions judiciaires, le président Lai a répondu lundi: « Je tiens à souligner que la démocratie n’est pas à l’origine de la criminalité. L’autocratie est à l’origine de la criminalité ».
« La Chine n’a pas le droit de punir le peuple de Taïwan pour ce qu’il défend. La Chine n’a pas le droit d’engager des poursuites en dehors de ses frontières contre des Taïwanais », a-t-il insisté.
Les liens entre les deux parties vont se détériorer si la Chine « n’accepte pas l’existence de la République de Chine et n’entame pas des échanges (…) avec le gouvernement démocratiquement élu et légitime de Taïwan », a ajouté M. Lai, se référant à Taïwan par son nom officiel sur l’île.
« Il s’agit de la bonne voie pour améliorer le bien-être des peuples des deux côtés » du détroit de Taïwan, une voie maritime de 180 km de large qui sépare l’île autonome de la Chine continentale, a poursuivi le président taïwanais.
Le mois dernier, quelques jours après l’investiture du président Lai, la Chine avait procédé à des manoeuvres militaires autour de l’île, en réaction à un discours du nouveau président, perçu par Pékin comme un « aveu de l’indépendance de Taïwan ».
Pendant 48 heures, la Chine avait mobilisé des navires de guerre, des avions, des soldats et des lance-missiles pour encercler l’île.
Après les manoeuvres militaires de fin mai, Pékin a promis que les pressions militaires sur l’île se poursuivraient « tant que les provocations liées à l’indépendance de Taïwan continueront ».
L’armée taïwanaise a déclaré lundi avoir détecté 23 avions militaires et sept navires chinois autour de l’île au cours des 24 heures précédant 06H00 du matin (22H00 GMT).
M. Lai, considéré comme un « dangereux séparatiste » par la Chine, a estimé qu’il n’était pas nécessaire que Taïwan déclare officiellement son indépendance car elle était « déjà indépendante ».