Ces opérations de secours ont été menées le jour même de la découverte du corps de la 74e victime – une fillette âgée de cinq à six ans – de la tragédie survenue il y a près de deux semaines au large de la ville calabraise de Crotone, selon l’agence de presse AGI.
La justice a ouvert une enquête sur ce drame, notamment pour tenter d’expliquer l’arrivée trop tardive des secours. Ce naufrage a choqué l’Italie et suscité de vives critiques contre le gouvernement d’extrême-droite de Giorgia Meloni élu sur une ligne anti-migrants.
Les garde-côtes et la marine italienne avaient dépêché vendredi plusieurs navires pour venir en aide à trois embarcations transportant plusieurs centaines de migrants et repérées en Méditerrannée centrale, l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.
Samedi vers 02H00 GMT, 487 migrants ont été ramenés sains et saufs au port de Crotone, ont précisé les secours. Des vidéos des garde-côtes, publiées vendredi, montraient une partie d’entre eux sur le pont d’un grand bateau de pêche tanguant dans une mer agitée.
Une autre opération de sauvetage, au cours de laquelle 500 migrants ont été secourus à bord d’un navire des garde-côtes, était en train de se terminer, selon la même source. L’agence de presse Ansa avait précédemment rapporté que le navire, transportant 584 migrants, avait accosté dans le port de Reggio de Calabre, une ville côtière du sud de la péninsule italienne.
Un troisième bateau transportant 379 personnes a été secouru par deux patrouilleurs des garde-côtes et les migrants ont été transférés sur un navire de la marine à destination du port sicilien d’Augusta.
A l’issue d’un conseil des ministres délocalisé jeudi dans le sud du pays, la Première ministre Giorgia Meloni avait réaffirmé la détermination de son gouvernement à lutter contre l’immigration clandestine et les passeurs.
Une première hors de Rome pour l’exécutif à majorité d’extrême droite qui, depuis son entrée en fonction en octobre 2022, a multiplié les entraves aux opérations des navires humanitaires en Méditerranée et engagé un bras de fer avec ses partenaires européens pour obtenir d’eux davantage de solidarité dans l’accueil des migrants.
Le conseil des ministres a approuvé un nouveau décret renforçant les peines pour les passeurs et créant un nouveau crime passible de trente années de prison pour ces trafiquants dont les opérations ont entraîné la mort ou des blessures de leurs victimes.
Selon le ministère de l’Intérieur, 17.592 personnes ont débarqué depuis le 1er janvier en Italie, contre 5.976 sur la même période en 2022 et 5.995 en 2021, soit près du triple. Le nombre d’arrivées de migrants par la route de la Méditerranée centrale a bondi de 116% en janvier et février par rapport à 2022, selon Frontex.