Ce bilan, fourni par les gardes-côtes italiens qui coordonnent les opérations dans la zone, porte à plus de 3.050 le nombre de migrants secourus depuis mercredi.
Vendredi, 13 embarcations de fortune ont été secourues par les deux navires humanitaires actuellement dans la zone, l’Aquarius de SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières (MSF) et le Golfo Azzurro de Proactiva Open Arms, ainsi que par des cargos croisant dans la zone.
« C’est un cauchemar absolu en ce moment. Nous sommes bien au-delà de notre capacité », a déclaré sur Twitter Ed Taylor, responsable MSF à bord de l’Aquarius, prévu pour 400 personnes et qui comptait vendredi soir 785 migrants à bord.
« Il n’y a pas assez de navires de secours dans la zone (…). Nous avons demandé du soutien mais personne n’est disponible », a-t-il ajouté.
« Des brûlures dues au carburant, des blessures, des bébés… Journée difficile », a pour sa part commenté Proactiva sur Twitter.
Les deux gros navires professionnels de secours très actifs en mer cet hiver, le Diciotti des gardes-côtes italiens et le Siem Pilot, navire norvégien de l’agence européenne Frontex, ont débarqué vendredi dans deux ports italiens les nombreux migrants secourus mercredi.
Réunis en sommet à Malte, les dirigeants européens se sont engagés vendredi à aider la Libye à lutter contre les passeurs, mais de nombreuses organisations internationales et ONG ont mis en garde contre les mesures envisagées.
Sur le pont de l’Aquarius, où les visages se ferment dès que l’on pose des questions sur la Libye, l’idée de bloquer les migrants dans ce pays où ils sont victimes d’abus et de tortures n’apparaît pas comme une solution.
« Les Libyens nous tirent dessus comme sur des chiens », a raconté jeudi Boubacar, Guinéen de 17 ans, selon des propos rapportés par une porte-parole de SOS Méditerranée.
Les secours de ces derniers jours devraient porter à plus de 7.000 le nombre de migrants arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l’année, tandis qu’au moins 227 autres sont morts ou disparus en janvier au large de la Libye, selon l’ONU.