Des rapports allemand et polonais publiés en septembre relevaient une augmentation soudaine de la salinité qui, associée à de hautes températures et des faibles débits d’eau, aurait entraîné la prolifération de l’algue toxique Prymnesium parvum.
Ni Varsovie ni Berlin n’ont accusé les mines polonaises d’être responsables de cette salinité accrue. Les autorités polonaises ont proposé une récompense financière pour celui qui trouverait les responsables.
« Ce sont les groupes miniers opérant en Haute Silésie », dans le sud de la Pologne, ont conclu les experts de Greenpeace dans un rapport présenté jeudi aux journalistes à Varsovie.
Des experts ont examiné la composition des eaux usées déversées par plusieurs mines dans les affluents de l’Oder.
« En aval de la Haute Silésie, l’eau se transforme en égoût », a souligné le chimiste Leszek Pazderski, professeur enseignant à l’Université de Torun (nord), expert de Greenpeace.
Selon lui, à la sortie des mines, la salinité des eaux des affluents dépasse « des dizaines de fois » celle qui a tué des centaines de tonnes de poissons dans le fleuve Oder.
« Sans ces chlorures et ces sulfates, la catastrophe ne serait jamais advenue », a souligné le chimiste.
Le désastre avait à l’époque tendu les relations entre Berlin et Varsovie. L’Allemagne avait accusé la Pologne d’avoir tardé à l’informer de l’étendue de la pollution.
Les premiers signalements de la mort massive de poissons dans l’Oder ont été faits par des habitants et des pêcheurs à la ligne polonais, fin juillet.