Vingt-cinq plaignants individuels ont porté plainte contre X mardi pour mise en danger de la vie d’autrui et blessures involontaires, affirmant que « les mesures nécessaires à la régulation du trafic maritime, à la limitation de la pollution de l’air et de l’eau » ne sont pas prises, provoquant ou exposant à « des atteintes graves à la santé ».
Les associations Cap au Nord et Alternatiba Marseille ont elles porté plainte en raison du « rejet en mer de substances nuisibles pour la flore et la faune marine et la pollution de l’eau ». Sont visés des rejets d’effluents provenant de filtres (appelés « scrubbers ») placés dans les cheminées des navires pour réduire leurs émissions dans l’air. L’usage de ceux-ci est interdit depuis 2022 en France lors des escales, comme les rejets d’effluents en zone portuaire, mais, selon la plainte, « il est manifeste que cette réglementation n’est pas respectée ».
La plainte rappelle que les seuils de pollution atmosphérique autorisés par la législation européenne sont régulièrement dépassés en France, notamment sur l’agglomération marseillaise, ce pour quoi la France a été condamnée par la Cour de Justice de l’Union Européenne en 2019.
Une partie des activités du port de Marseille-Fos est situé dans le nord de la ville, notamment les quais accueillant ferries et paquebots de croisière. Le port a engagé une politique d’électrification pour connecter les navires à quai, mais encore très réduite.
« Il y a une véritable opacité, donc nous n’avons pas les moyens de dire exactement qui fait quoi », a regretté lors d’une conférence de presse Nicolas Chambardon, un des avocats portant la plainte. « Nous voulons donc que la justice vienne regarder les conséquences sur la santé » des riverains, a ajouté son confrère Aurélien Leroux.
Isabelle Vergnoux, la troisième avocate des plaignants, a souligné que de nouvelles personnes qui s’estimeraient victimes pouvaient se joindre à la plainte. L’association Stop Croisières a d’ailleurs mis en ligne un tract invitant à s’y joindre et une pétition de soutien.
Outre l’action pénale, les avocats ont indiqué envisager une procédure devant la justice administrative.
« Il y a eu des alertes depuis des décennies, mais rien ne se fait ou trop lentement. Donc nous allons essayer de pousser les choses, nous voulons plus de transparence », a dit Gwenaelle Ménez, d’Alternatiba.
Les responsables du Port n’étaient pas immédiatement joignables.
La mairie de Marseille avait lancé en juillet une pétition « contre la pollution maritime », qui a rassemblé plus de 53.000 signatures en ligne.