Son adversaire indépendantiste Chantal Galenon a obtenu 10 voix.
Cette élection ne constitue pas une surprise puisque le Tahoeraa Huiraatira de Gaston Flosse avait largement remporté les élections territoriales du 5 mai, dans une triangulaire où il avait obtenu 45,1% des voix.
La prime majoritaire accordée au vainqueur lui avait permis d’obtenir 38 sièges à l’Assemblée, contre 11 à l’UPLD de l’indépendantiste Oscar Temaru, et 8 à A Ti’a Porinetia de l’autonomiste Teva Rohfritsch.
Sauf énorme surprise, Gaston Flosse sera lui-même élu Président de la Polynésie française par la même assemblée, vendredi à Papeete.
Son principal adversaire, le président indépendantiste sortant Oscar Temaru, est à New York. Quelques heures avant l’élection de Gaston Flosse, il espère faire adopter aux Nations-Unies une résolution qui permettrait de réinscrire la Polynésie sur la liste de l’ONU des Territoires non-autonomes à décoloniser. Gaston Flosse, autonomiste, y est opposé.
Edouard Fritch, 61 ans, a construit toute sa carrière politique aux côtés de Gaston Flosse, dont il a été le gendre, et le vice-président du gouvernement à plusieurs reprises.
Diplômé de l’école des ingénieurs de la ville de Paris en 1979, Edouard Fritch s’est rapidement consacré à la politique, pour ne plus la quitter à partir de 1984.
Cette année-là, il devient ministre de l’équipement du premier gouvernement de Gaston Flosse. Sous la présidence de son mentor en politique, il cumule les portefeuilles ministériels, de la mer aux archipels, en passant par les télécommunications, l’emploi, et les communes.
Il devient vice-président de la Polynésie française en 1995, sous la présidence de Gaston Flosse, et est pressenti dès cette époque comme son successeur.
Il est aujourd’hui le président délégué de leur parti, le Tahoeraa, mais Gaston Flosse en conserve la présidence.
En plus de ses mandats de représentant à l’Assemblée de la Polynésie française, où il a toujours été réélu depuis 1986, Edouard Fritch a été deux fois député.
D’abord en 1986, sous l’étiquette RPR. Puis aux législatives de 2012 : il est alors élu sans étiquette, son parti s’étant brouillé avec l’UMP sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Il a depuis rallié le groupe UDI, comme les deux autre députés du Tahoeraa.
Il a également été maire de Pirae, le fief historique de Gaston Flosse, de 2000 à 2008, et a déjà présidé l’assemblée locale à deux reprises.
Comme Gaston Flosse, Edouard Fritch a été mis en examen dans plusieurs affaires de détournement de fonds publics.
Admirateur du général De Gaule, Edouard Fritch a toujours été proche des idées de droite, mais son engagement politique local est surtout basé sur un combat contre l’indépendance de la Polynésie française.
Il maîtrise parfaitement les langues tahitienne et française, un atout essentiel pour réussir en politique en Polynésie. Il est aussi doté d’un bon sens de la répartie : il mène souvent les débats de son groupe à l’Assemblée et n’hésite pas à apostropher ses adversaires avec humour.
Gaston Flosse l’a désigné comme son successeur à la tête de la collectivité, au cas où lui-même serait rendu inéligible par un arrêt de la Cour de Cassation, attendu dans quelques mois.
Cette succession est d’autant plus légitime que parmi les proches de Gaston Flosse depuis la première heure, il est l’un des rares à ne pas l’avoir quitté pour monter son propre parti.