« Ce qu’on souhaite tous, c’est ne pas passer notre vie avec des procédures qui sont beaucoup trop longues (…) », a déclaré la ministre lors de la restitution en visioconférence du débat public sur l’éolien en mer en Normandie.
Mme Pompili était interrogée par Eloi Asseline, un habitant de Réville (Manche) participant au débat public, sur une mesure de la loi d’Accélération et de simplification de l’action publique (Asap) qui rend le Conseil d’État seul compétent pour ces contentieux.
Jusqu’alors, ces recours étaient déposés devant la cour administrative d’appel de Nantes et ne venaient devant le Conseil d’État qu’en cas d’appel.
« On a vu le délire de se retrouver » à appliquer après de longues procédures judiciaires des « projets complètement datés » technologiquement, a ajouté la ministre.
M. Asseline a « douté » que cette suppression d’un degré de juridiction soit « un progrès pour la démocratie ».
Mme Pompili a souligné que désormais le débat public sur les projets d’éolien offshore était organisé avant la décision de lancer le parc et non plus après. C’est le cas pour la première fois avec le débat sur l’éolien en Normandie.
« Le Conseil d’État est compétent en premier et dernier ressort pour les installations nucléaires par exemple », a renchéri par tchat Matthieu Monnier de France énergie éolienne (FEE), l’association des fabricants d’éoliennes.
Concernant le 4e projet de parc éolien en mer en Normandie, le gouvernement va « déterminer la zone retenue avant la fin de l’année », a indiqué Mme Pompili. Les offres seront déposées « d’août à novembre 2021 », a-t-elle ajouté.
La ministre a assuré prendre « dores et déjà en compte le souhait » des pêcheurs « de pouvoir pêcher au sein du futur parc éolien ». Elle a dit « entendre les inquiétudes » des pêcheurs « d’autant plus que le Brexit s’annonce ».
Alors que des doutes sur l’impact environnemental de l’éolien en mer ont été émis lors du débat public, Mme Pompili a souligné que « les éoliennes font partie de la solution » pour le climat.
« L’an dernier l’éolien et le solaire ont permis d’éviter (…) l’équivalent des émissions annuelles » de C02 de Paris, a-t-elle martelé.
« Plusieurs de nos voisins européens se sont déjà massivement engagés sur ce chemin » de l’éolien offshore, a argumenté Mme Pompili.
La France a attribué sept projets éoliens marins. Aucun n’est encore en activité.