Les collectivités de Languedoc-Roussillon, de l’Aude et de Narbonne veulent agrandir le port, spécialisé dans la réception des hydrocarbures (un million de tonnes en 2011) et l’exportation des céréales et du blé dur (825.000 tonnes en 2011), pour lui permettre d’accueillir des navires plus grands.
Faute de capacité, le port n’a pu traiter 490.000 tonnes en 2011, dit-on à la Région, maître d’ouvrage du projet d’extension. « Les ports ont le choix entre adapter leurs infrastructures pour s’ouvrir à des bâtiments plus grands ou se laisser rapidement dépasser », selon elle.
Le projet prévoit différents scénarios de construction d’une grande digue s’avançant dans la mer et de prolongement de digues existantes. Le coût est chiffré à au moins 200 millions d’euros.
Ces aménagements maritimes viendraient compléter des investissements terrestres, tel un parc logistique de 80 hectares.
Sans cette opération, le port pourrait perdre plus de 20% de son chiffre d’affaires (41,5 millions d’euros actuellement) selon la Région, alors qu’agrandi, il pourrait doubler son activité actuelle et générer en 2030 plus de 220 M EUR de CA en incluant les effets induits.
Les 1.600 emplois directs, indirects et induits liés au port pourraient augmenter de moitié, dit-elle.
Le public est invité à s’informer sur le projet et à faire connaître son avis jusqu’au 16 avril à minuit.
« On n’a pas l’impression qu’il y a des oppositions très importantes », dit Pierre-Frédéric Ténière-Buchot, président de la commission indépendante désignée par l’administration pour animer le débat, en se référant aux travaux préliminaires et en comparaison avec d’autres débats publics sur des infrastructures de cette envergure.
Les défenseurs de l’environnement ont déjà « eu gain de cause » en faisant barrage à l’installation sur le port d’une usine d’huile de palme par une compagnie malaisienne, un projet désormais enterré, note-t-il.
Les conséquences environnementales d’une extension du port sont-elles aujourd’hui « la préoccupation principale ? La réponse, c’est non. La préoccupation principale, c’est le chômage », assure M. Ténière-Buchot.
Mais le projet d’usine d’huile de palme aura eu, selon lui, le mérite de souligner la nécessité d’agir pour « un port qui se meurt depuis un certain temps ».