« La partie avant du porte-conteneurs MOL Comfort a sombré en haute mer par 19’56″N et 65’25″E, par 3.000 mètres de fond », à 4H00 GMT le 11 juillet, indique un communiqué de l’armateur publié sur son site. Cette position se situe globalement en mer d’Oman.
« Nous avons informé de ce fait l’Etat pavillon des Bahamas, les autorités indiennes et les parties concernées. Nous conserverons l’équipe de sauvetage sur zone pour surveiller une éventuelle fuite de pétrole et des conteneurs flottants », précise l’armateur.
Environ 2.400 conteneurs ont sombré avec la partie avant du navire et quelques uns flottent sur zone, a indiqué MOL dans son deuxième communiqué de la journée. La nature du chargement des conteneurs transportés par le navire n’a pas été précisée jusqu’à présent.
La partie avant renfermait quelque 1.600 tonnes de fuel et d’huile. « Il n’y a pas de nappe de pétrole sur le site mais une fuite de pétrole de volume réduit a été observée pour le moment », assure le texte.
Pour l’association environnementale Robin des Bois, ce naufrage est « la première catastrophe environnementale d’une nouvelle typologie. (…) Les deux épaves du Mol Comfort sont deux décharges sous-marines de déchets dangereux, de déchets banals et de déchets d’hydrocarbures ».
Le porte-conteneurs avait fait escale dans quatre ports japonais et se dirigeait vers l’Europe du nord, relève Robin des Bois. Or, souligne l’association, « le Japon est un exportateur de produits chimiques, de matières électroniques; les porte-conteneurs géants transportent toutes les classes de matières dangereuses, la seule inconnue concerne les matières radioactives ».
« Les retombées de l’incendie de la partie avant vont contaminer les chaînes alimentaires marines. Les conteneurs à la dérive représentent un danger pour la navigation » et vont « libérer des centaines de milliers de macro-déchets plus ou moins flottants », selon la même source.
Surtout, relève Robin des Bois, « ce n’est pas un accident de plus, c’est l’anomalie de trop. Le MOL Comfort était neuf ». « Sa disparition consolide l’inquiétude de tous les experts face à la course au gigantisme des porte-conteneurs », estime l’association, rappelant que tous les sister ships du navire naufragé, construits par Mitsubishi à Nagasaki et « affectés à la ligne Japon-Europe du nord, vont faire l’objet d’un examen approfondi en cale sèche ».
Le MOL Comfort, un porte-conteneurs de 316 mètres de long transportant plus de 7.000 EVP (équivalents pieds), s’est brisé en deux le 17 juin dans l’océan Indien.
Après avoir dérivé pendant 10 jours, la coque arrière a sombré fin juin par 4.000 mètres de fond à quelque 750 km des côtes indiennes. Elle a emporté avec elle plus de 1.700 conteneurs et 1.500 tonnes de carburant.
La partie avant avait pu être prise en remorque en début de semaine dernière, avant que ne se déclenche en début de semaine un incendie qui s’est avéré très difficile à contrôler, dans lequel de nombreux conteneurs sur le pont ont totalement brûlé. L’armateur avait fait appel à un bâtiment spécialisé des garde-côtes indiens pour tenter de venir à bout du sinistre.