Le projet sera relancé « aussitôt que les tendances du marché y seront plus favorables », a déclaré le gestionnaire du port dans un communiqué, évoquant la crise sanitaire et ses répercussions économiques.
Le port de Sines, situé à une centaine de kilomètres au sud de Lisbonne, est le plus important du Portugal. Il suscitait l’intérêt à la fois des Chinois et des Américains.
Le Portugal, qui a reçu en 2016 à Sines les premières livraisons de gaz naturel américain vers l’Union européenne, est aussi un des pays européens les plus accueillants envers les investissements chinois.
Le port pouvait intéresser Pékin dans le cadre de son projet d’infrastructures des « nouvelles routes de la soie », auquel Lisbonne a adhéré.
A tel point qu’en septembre l’ambassadeur américain à Lisbonne George Glass avait appelé le gouvernement portugais à « faire un choix » entre les deux puissances mondiales.
Sines est une infrastructure « incroyablement stratégique » pour les Etats-Unis, car c’est le port européen d’eaux profondes le plus proche du territoire américain, avait-il expliqué.
L’appel d’offres lancé en octobre 2019, qui avait déjà été prolongé en raison de la crise sanitaire, concernait la construction et la concession pour 50 ans d’un nouveau terminal de conteneurs, pour un investissement chiffré à 642 millions d’euros.
Si ce volet du développement du port de Sines est désormais reporté sine die, des travaux d’agrandissement du terminal existant sont déjà en cours, grâce à un investissement de 661 millions d’euros à réaliser par son actuel concessionnaire, le groupe PSA de Singapour.
A ces fonds privés s’ajoutent 300 millions d’euros d’investissement public pour moderniser le port et des infrastructures environnantes.