« Nous sommes tous des dockers » et « Non à la précarité! » clamaient les banderoles brandies par les manifestants qui ont parcouru les rues de la capitale portugaise avant de se regrouper devant l’Assemblée de la République.
Une quinzaine de dockers anglais, espagnols, belges ou encore danois se sont joints au cortège: « Je suis là pour défendre nos collègues portugais qui sont exploités par leurs patrons », a témoigné Andy Green, 50 ans, salarié du port de Tilbury près de Londres.
Les dockers portugais ont multiplié les grèves pour protester contre une réforme visant à libéraliser le travail portuaire adoptée fin 2012 par l’ancien gouvernement de centre droit avec le soutien du Parti socialiste, désormais au pouvoir.
Cette loi favorise notamment le recours à des contrats de travail temporaire et des emplois intermittents en fonction des nécessités des ports, afin d’améliorer leur compétitivité face à la concurrence espagnole, grâce à une baisse des tarifs de 25% à 30%.
« Il y a énormément de travailleurs précaires sans aucune sécurité de l’emploi dans les ports portugais. Il faut en finir avec cette situation! », s’est emporté José Monteiro, 33 ans, employé du port de Lisbonne.
Fin mai, les dockers de Lisbonne avaient mis fin à une grève de plus d’un mois après avoir obtenu la limitation du recours aux travailleurs temporaires ainsi que la promesse d’une nouvelle convention collective afin d’atténuer l’impact de la loi.
Excédés par les conséquences de la grève sur leur activité, les opérateurs portuaires avaient d’abord annoncé un plan social, mais ont fini par écarter tout licenciement.