« L’idée est que celui qui trouve une huître +piégée+ vienne à mon cabanon pour me dire où il a acheté sa bourriche. Cela me permettra de déposer une plainte et aux enquêteurs de remonter jusqu’au voleur », a expliqué mercredi à l’AFP Christophe Guinot. En remerciement, cet ostréiculteur offre le poids en huîtres aux clients coopératifs.
Quelque deux tonnes de mollusques ont disparu en quelques mois des parcs ostréicoles de Leucate, selon M. Guinot.
« On a des soupçons sur trois, quatre personnes. Mais pas de preuves », a affirmé M. Guinot, précisant que les voleurs d’huîtres sont forcément des ostréiculteurs car « il faut savoir où chercher les huîtres », « choisir les meilleures la nuit » et « avoir des bateaux spécifiques pour (en) emporter » un grand nombre.
Selon M. Guinot, son système se veut surtout « plus simple » que celui de l’huître dotée d’une carte électronique. Et surtout « moins cher »: 18 euros pour 500 étiquettes contre 120 euros par mois pour une huître moucharde dans une bourriche.
Autres qualités de son système, à ses yeux, les huîtres piégées sont de vraies huîtres alors que l’huître connectée « n’est pas ressemblante ».
« Moi, je prends une belle huître, généreuse et d’abord je me régale. Ensuite dans la coquille vide, j’y dépose l’étiquette plastifiée avec une invitation à venir à ma rencontre dans mon cabanon à huître, +les tontons+. Je scelle l’huître avec de la colle bio et je la replace à certains endroits que je suis le seul à connaître dans le parc », explique l’ostréiculteur.
En deux semaines vingt-cinq huîtres ont été « piégées ». D’autres vont suivre. « Je compte surtout sur l’aspect dissuasif. Ça me permet de dormir tranquille, ce qui n’était plus le cas », précise l’ostréiculteur.