Dans un communiqué, le port explique que le « Zimrida », battant pavillon de la Barbade, transporte cette matière utilisée comme « fertilisant dans l’agriculture », dont 3.000 tonnes doivent être déchargées à Abidjan.
« A la suite d’allégations faisant état d’une avarie de la cargaison transportée et par précautions en vue de protéger les populations et les biens », le port annonce que le navire restera pour l’heure « en rade extérieure, en dehors des eaux ivoiriennes ».
Une réunion doit se tenir lundi matin avec le propriétaire de la marchandise et le transporteur, « pour un examen approfondi du sujet ».
Du nitrate d’ammonium avait provoqué l’explosion du port de Beyrouth en août 2020 lors d’un incendie, faisant plus de 220 morts et dévastant des quartiers entiers de la capitale libanaise.
Ce n’est pas la première fois que la cargaison attendue à Abidjan fait polémique.
Le 22 août, ces 20.000 tonnes étaient parties de Russie sur le « Ruby », vraquier battant pavillon maltais qui avait essuyé une tempête en mer de Barents.
Victime de fissures dans sa coque, et refusé par plusieurs ports, il avait erré avant d’être immobilisé plusieurs semaines au large des côtes anglaises.
Début décembre, selon l’ONG écologiste française Robin des bois et plusieurs médias britanniques, la cargaison avait finalement été transférée du Ruby au Zimrida, dans le port de Yarmouth, sur la côte est de l’Angleterre, avant de reprendre sa route.
Le port d’Abidjan a souhaité samedi « rassurer les populations ivoiriennes (sur le fait) que toutes les marchandises, entrant ou débarquant dans les ports ivoiriens, font l’objet de contrôle assidu ».
La Côte d’Ivoire reste traumatisée par l’affaire du Probo Koala: en août 2006, ce cargo affrété par la société de courtage pétrolier suisso-néerlandaise Trafigura, avait débarqué à Abidjan plus de 500 m3 de déchets hautement toxiques issus d’hydrocarbures.
Un sous-traitant ivoirien, la société Tommy, les avait transférés dans des camions-citernes puis déversés de façon sauvage dans une douzaine d’endroits de la capitale économique ivoirienne. Au moins 17 personnes étaient mortes et des dizaines de milliers d’autres avaient été intoxiquées.