Les agents de la Commission électorale ont commencé dès la matinée à parcourir par avion plusieurs îles et atolls afin de permettre à leurs résidents de voter pour cette présidentielle anticipée, convoquée par le président James Michel qui brigue un troisième mandat, le dernier que lui autorise la Constitution, face à cinq candidats.
« Nous avons reçu la confirmation que les Seychellois de D’Arros ont fini de voter et que l’avion (transportant notamment l’urne) est de retour vers Mahé », l’île principale, à 255 km au nord-est de là, a déclaré à la mi-journée Charles Morin directeur des opérations de vote.
Le bureau de vote de D’Arros, île du groupe Amirantes peuplé au total de moins de 100 personnes, accueillait durant une heure les électeurs acheminés par bateaux d’une quinzaine d’îles et îlots alentour.
Plusieurs équipes d’assesseurs devaient également se rendre sur les atolls Farquhar (770 km au sud-ouest de Mahé) et Alphonse (400 km au sud-ouest), sur les îles Desroches (230 km au sud-ouest), Coetivy (171 km au sud-est) ou Platte (135 km au sud-ouest), où ne votent à chaque fois qu’une poignée d’électeurs.
Au total, 275 personnes peuplant ces îles dites « éloignées » devaient voter jeudi, puis vendredi.
Les résidents de ces îles – dont certaines sont inhabitées une partie de l’année – sont des employés d’hôtels ou de la Companie de développement des îles (IDC)), entreprise para-publique chargée de la gestion de ces bouts de territoire, en empêchant notamment qu’elles ne reviennent à l’état sauvage ou en exploitant certaines ressources via la pêche ou le coprah, qui sert à la fabrication d’huile de coco.
Les premiers bureaux, ouverts dans la matinée à Mahé et à Praslin – deuxième plus importante île à 44 km plus au nord-est -, étaient réservés aux détenus, pensionnaires des maisons de retraite, patients hospitalisés ou personnels d’astreinte le jour du vote dans leur circonscription ou vivant temporairement, pour des raisons professionnelles, hors de celle-ci.
Les habitants des îles Silhouette et du Nord, à 30 et 60 km au nord-ouest de Mahé, votaient aussi jeudi. Le dernier bureau devait fermer à 16H00 (13H00 GMT).
Vendredi, les assesseurs se rendront sur les îles Marie-Louise et Remire, autres terres du groupe Amirantes et sur celle de l’Assomption, la plus éloignée, à plus de 1.100 km de Mahé. Les quelques centaines d’habitants des autres îles, dites « proches », convergeront également vers les trois bureaux de vote ouverts sur trois d’entre elles.
Samedi, enfin, les habitants de Mahé, Praslin et La Digue, les trois îles les plus peuplées où vivent quelque 98% des Seychellois, se rendront aux urnes pour le dernier jour de scrutin.
Le scrutin était initialement prévu au premier semestre 2016 mais James Michel, confronté à une fronde au sein de son parti Lepep (« Le peuple », en créole) a convoqué une présidentielle anticipée afin de donner une nouvelle légitimité à son pouvoir.
La candidature de Patrick Pillay, un de ces anciens ministres et dissident de son parti, est susceptible de le priver de nombreuses voix et de provoquer un second tour, inédit depuis le retour du multipartisme en 1993, selon les observateurs.