« C’est un choc pour nous, on va perdre 90% d’activité à Villefranche », a expliqué Nicolas Plumion, président de l’Union maritime 06, devant un parterre de près de 200 personnes réunies sous un chapiteau de la mairie.
Selon lui, chaque croisiériste qui débarque en escale à Villefranche, juste à côté de Nice, dépense en moyenne 70 euros, que ce soit dans la ville ou en excursion à Monaco, dans le village d’Eze ou dans les parfumeries de Grasse.
A Villefranche, une convention passée entre les compagnies et les autorités locales limite déjà le nombre et la taille des navires autorisés dans la rade, et leur impose des normes environnementales strictes, a fait valoir le maire, Christophe Trojani (DVD).
« Je ne suis pas un défenseur de la croisière mais nous avons trouvé à Villefranche un parfait équilibre entre la protection environnementale et l’activité économique », a-t-il insisté, en dénonçant l’arrêté de M. Estrosi comme « le fait du prince ».
Le maire de Nice l’a signé en tant que président de la métropole Nice Côte d’Azur, dont dépend Villefranche-sur-Mer, et qui a autorité sur l’activité portuaire.
Interrogé mercredi lors de ses voeux à la presse, le préfet Hugues Moutouh a expliqué que ses services allaient se pencher sur cet arrêté comme sur tous ceux signés dans le département et qu’en cas de doute sur sa légalité, il saisirait le juge administratif.
Si la préfecture ne saisit pas le tribunal administratif, M. Trojani a annoncé que Villefranche le ferait, en dénonçant une atteinte injustifiée à la liberté de circulation.
Cet arrêté signé vendredi par le maire de Nice, qui doit accueillir en juin la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC 3), interdit à partir du 1er juillet l’embarquement et le débarquement des passagers des bateaux de plus de 900 passagers.
L’objectif est de privilégier un « tourisme choisi » face à la menace du « surtourisme », a fait valoir M. Estrosi (Horizons). Les navires de moins de 900 passagers, généralement beaucoup plus luxueux, restent les bienvenus à Nice.
Les plus gros bateaux mouillent dans la rade de Villefranche, où les élus écologistes de la métropole dénoncent depuis des années une source de pollution et un risque pour l’écosystème. Pour 2025, une cinquantaine d’escales prévues à partir de juillet sont concernées par l’arrêté.