« Votez pour Azali dès le premier tour, a-t-il lancé, casquette vissée à l’envers sur la tête et collier de jasmin autour du cou, devant plusieurs centaines de soutiens réunis à Fomboni, plus grande ville de l’île de Mohéli.
Près de 340.000 électeurs sont appelés à se rendre aux urnes le 14 janvier. Six candidats sont en lice. Un second tour, si nécessaire, est prévu le 25 février. Les Comoriens choisiront également leurs gouverneurs pendant ce scrutin.
Avec une opposition divisée entre ceux qui veulent une élection et ceux qui appellent au boycott, le camp Azali espère une redite du scrutin de 2019 avec une victoire dès le premier tour.
Une manifestation, à l’appel des partisans d’un boycott, est prévue mardi dans la capitale Moroni. Mais les manifestations sur fond de contestation politique sont rarement autorisées dans le pays.
Depuis son retour au pouvoir en 2016, Azali Assoumani, 65 ans, actuellement président en exercice de l’Union africaine, tient le pays d’une main de fer.
Son grand rival, l’ex-président très populaire Ahmed Abdallah Sambi, est en prison pour corruption. Après quatre ans de détention préventive, il a été condamné en novembre 2022 à la prison à vie, au terme d’un procès dénoncé comme inéquitable.
L’autre leader, l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilih, jugé par contumace dans la même affaire, est en exil à Paris.
Le premier opposant est pro-élection, le second soutient le boycott.
« Nous craignons que les membres des bureaux de vote soient tous du pouvoir et qu’ils falsifient les procès-verbaux. Nous redoutons une mascarade électorale », a déclaré à l’AFP Abdoulanziz Hassanaly, 52 ans, candidat au poste de gouverneur à Mohéli.
Les Comores comptent une population de 870.000 habitants, dont 45% vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.