La présidente du groupe LFI à l’Assemblée et le député de Seine-Saint-Denis effectuent sur le Caillou un déplacement du 9 au 17 mai.
Ils se sont notamment rendus mercredi au centre pénitentiaire de Nouméa, partiellement détruit lors des émeutes de mai 2024.
Cette visite a mis en lumière des conditions de détention jugées « indignes », ont-ils expliqué à la presse à l’issue de la visite.
L’établissement est réputé pour sa surpopulation chronique. Les conditions de détention dans cette prison ont déjà valu plusieurs condamnations à la France.
Actuellement, 598 personnes y sont incarcérées pour 414 places théoriques, soit un taux de surpopulation de 144%.
Dans certaines cellules de 9 m³, jusqu’à cinq personnes s’entassent, dont trois dormant sur des matelas au sol. Les détenus improvisent parfois des hamacs pour éviter de dormir par terre.
« C’est une situation dramatique, indigne des droits fondamentaux, pour les détenus comme pour le personnel pénitentiaire », a dénoncé Mme Panot à l’issue de la visite.
Le centre, qui a perdu quatre bâtiments lors de mutineries en mai 2024, tente de fonctionner tant bien que mal grâce à l’engagement du personnel, dans un contexte de moyens restreints.
Lors de leurs échanges, les parlementaires ont interrogé l’administration sur les causes des violences de 2024 au sein de l’établissement et en particulier le rôle du sous-investissement chronique. Celle-ci a reconnu que le vieillissement des infrastructures avait facilité les mutineries.
D’importants travaux de rénovation ont néanmoins été entrepris et la quasi-totalité des bâtiments sont désormais opérationnels.
« Des détenus ici ne seraient pas incarcérés en France hexagonale », a par ailleurs estimé Mme Panot, constatant qu’en Nouvelle-Calédonie, « il y a 2,5 fois plus de détenus, rapporté à la population, qu’en métropole ».
Autre constat préoccupant: plus de 90% des détenus sont d’origine Kanak alors qu’ils représentent 41% de la population globale de l’archipel.
L’accès aux soins, à l’éducation et à la réinsertion est également problématique. Faute de financement, de nombreuses activités sont à l’arrêt. Deux salles de cours seulement sont disponibles pour 600 détenus. Un atelier de soudure et un potager pédagogique ont été construits mais ne fonctionnent plus, faute de moyens.
Mme Panot a annoncé qu’elle interpellerait prochainement le gouvernement. « Ce que nous avons vu ici ne serait pas toléré en métropole. Il est est urgent d’agir », a-t-elle conclu.