Depuis jeudi soir, un navire de l’ONG, le Rainbow Warrior, bloquait l’accès des pétroliers au port de la raffinerie du groupe Preem à Lysekil, à une centaine de kilomètres au nord de Göteborg, empêchant le chargement et le déchargement de plusieurs navires.
« Après plusieurs semaines de grandes manifestations à travers le pays contre le projet d’expansion de Preem, et 62 heures de blocage de la Preemraff à Lysekil, nous passons désormais le relais à Stefan Löfven », le Premier ministre suédois, écrit Greenpeace Suède dans un communiqué.
« Nous sommes au milieu d’une gravissime crise climatique, notre Premier ministre doit assurer notre bien-être de long terme et choisir (l’accord sur le climat de) Paris avant Preem », poursuit l’ONG, dont plusieurs militants étaient montrés dans des grues du terminal pétrolier dimanche matin, avant d’en être délogés.
En juin, la justice suédoise avait donné son aval au projet mais la décision finale revient au gouvernement social-démocrate de M. Lofven, qui a plusieurs ministres du parti écologiste suédois.
Plus grande raffinerie de Scandinavie, l’usine de Lysekil doit encore obtenir le feu vert du gouvernement suédois pour un projet d’extension controversé, destiné à s’adapter à la nouvelle réglementation de l’Organisation maritime internationale (OMI), en vigueur depuis janvier, qui vise à réduire la teneur en soufre des carburants marins.
Le projet, estimé à 15 milliards de couronnes (environ 1,4 milliard d’euros) prévoit notamment la construction d’une unité permettant de transformer le fioul lourd chargé en soufre en de l’essence et en gasoil.
Mais cette conversion va entraîner l’émission d’un million de tonnes de CO2 par an de plus, selon Preem. Une hausse qui risque de torpiller les engagements suédois de l’accord de Paris, dénonce Greenpeace.
Preem, qui souligne que la consommation de pétrole brut n’augmentera pas, affirme lui vouloir neutraliser la moitié de cet effet par un projet de capture et stockage de CO2, et développer l’usage de sources renouvelables, comme des résidus forestiers, pour produire ses carburants.
La jeune écologiste suédoise Greta Thunberg milite également activement contre le projet.