En marge de la signature d’un « protocole de partenaires de la défense nationale » entre l’armée aux Antilles et l’académie de Martinique, Jean-Yves Le Drian a déclaré que « lorsque l’on combat les narco-trafiquants en Martinique, on combat aussi les djihadistes du Mali parce qu’il y a un lien entre le narco-trafic et le terrorisme » avant de souligner le caractère « large » de « l’esprit de défense ».
« C’est le même sujet », a précisé le ministre lors d’un point de presse à l’issue de sa visite. « Quand j’étais au Mali, il y a quelques jours », a-t-il précisé, « je constatais qu’à Gao (…) les djihadistes, les fondamentalistes étaient aussi des trafiquants. Et donc les mafieux et les fondamentalistes, ce sont les mêmes ».
Selon Jean-Yves Le Drian, « il y a un circuit de la cocaïne qui part de l’Amérique du Sud, qui traverse les eaux des Caraïbes et qui va ensuite en Afrique, et qui peut aller encore plus loin ».
« Ce réseau-là est un réseau qu’il faut combattre parce que le lien entre le terrorisme et le fondamentalisme religieux est explosif, et c’est un enjeu global, et ça passe aussi par la présence des forces armées aux Antilles », a-t-il poursuivi.
S’agissant de l’action de l’État en mer pour lutter contre les narco-trafiquants dans la zone, le ministre a par ailleurs indiqué que d’importants moyens étaient déjà en place, et notamment deux frégates de surveillance et un batral.
S’il faut accentuer l’effort, « c’est surtout vers une collaboration plus étroite avec les pays de la zone qui doivent encore mieux se coordonner et mieux prendre en compte la dimension planétaire de ces trafics ».
Un sujet qu’il entend évoquer dans une dizaine de jours avec le nouveau secrétaire d’État américain à Washington.
Enfin faisant le bilan de son séjour en Martinique, le ministre s’est félicité de la qualité du lien entre l’armée aux Antilles et la population civile. Il a par ailleurs tenu à rassurer les armées après la publication du livre blanc de la défense. Les capacités des forces armées aux Antilles « resteront celles qu’elles sont aujourd’hui » pour répondre aux enjeux et notamment ceux de la sécurisation maritime avec l’élargissement du Canal de Panama.
Enfin le ministre a confirmé avoir rencontré les parents de Thierry Dol, l’ingénieur martiniquais otage d’Aqmi au Sahel, mais il s’est montré très discret sur leur échange. « La discrétion est une arme pour la libération des otages », a rappelé Jean-Yves Le Drian.