Mardi soir, des milliers de personnes ont dû passer un réveillon de Noël à la bougie après le passage de « Dirk », une « perturbation tempétueuse » que Météo France juge « assez courante en période hivernale ». Ses effets ont été constatés surtout en Grande-Bretagne, où cinq personnes ont péri, et en France.
Le gestionnaire du réseau électrique ERDF comptabilisait mercredi à la mi-journée quelque 80.000 foyers sans courant, dont 38.000 en Bretagne et 33.000 en vallée du Rhône.
Sur le terrain, des centaines de techniciens étaient à pied d’oeuvre pour tenter de rétablir l’électricité, 90% des clients devant être raccordés d’ici la fin de journée. En Bretagne, 700 personnes ont été mobilisées au total, tandis que quatre hélicoptères survolent la région.
Dans le Finistère, le nettoyage a repris dans les villes qui ont été inondées, comme à Quimperlé, où une partie des quais a été inondée mardi, a témoigné Christine Favennec, adjointe au maire, jointe par l’AFP. Aujourd’hui la décrue est amorcée, a ajouté l’élue selon laquelle une maison de bordure de l’Isole s’est en partie effondrée dans la rivière.
Mercredi, la perturbation s’est déplacée dans le sud. Les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, le Var et les Alpes-Maritimes ont été placés en vigilance orange pour les fortes pluies jusqu’à 19h00 mercredi, mais l’alerte pourrait être levée dès 16h00 pour les trois premiers départements où « les précipitations sont un peu moins fortes que prévu », selon Météo France qui prévoit des cumuls de 40 à 80 mm.
Le Var fait aussi l’objet d’un suivi pour les crues, de même que l’Aisne et trois départements bretons: le Finistère – en particulier Morlaix, Chateaulin et Quimperlé -, le Morbihan, l’Ille-et-Vilaine.
Dans le Var encore, mais également dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, Météo-France pointe des risques de submersion, sous l’influence d’un vent fort de secteur sud soufflant en Méditerranée. Des vagues de trois mètres et plus ont été observées sur l’îlot du Planier au large de Marseille, à l’Espiguette (Gard) ou encore à Porquerolles (Var).
La préfecture du Var recommande, dans des messages diffusés sur le réseau social Twitter, de « s’éloigner des plages, du bord de mer et ouvrages exposés aux vagues même s’ils sont hauts » et d' »éviter les sorties en mer ».
Fort risque d’avalanches
A la mi-journée, les secours ne signalaient aucun incident notable dans la région Paca, qui connaissait des pluies « faibles à modérées », voire « localement fortes » sur les Alpes-Maritimes.
Après l’aéroport de Lille-Lesquin mardi, celui de Nice a été touché mercredi matin: tous les vols prévus à l’arrivée ont été supprimés ou retardés en raison des intempéries. La ville a par ailleurs annoncé la fermeture du sentier du littoral et l’interdiction d’accès aux plages.
Dans les régions Rhône-Alpes et Bourgogne, les vents ont laissé la place mercredi matin à la pluie. Idem en France-Comté et en Alsace, avec des températures toujours douces pour la saison, notamment Mulhouse où 14 degrés étaient prévus dans l’après-midi, selon Météo France.
Si les dégâts sont nombreux, ils sont généralement peu importants, se limitant à des chutes d’arbres ou des toitures endommagées, et aucune victime n’a été recensée. En Saône-et-Loire, un des départements les plus touchés avec l’Ain, les pompiers ont dû intervenir près de 550 fois dans la journée de mardi et la nuit de Noël. A Cluny, leur propre caserne a été victime des vents qui ont arraché une partie du toit du centre de secours.
Dans les massifs, Météo France a prévenu d’un fort risque d’avalanche « sur la totalité des massifs des Alpes du Sud » ainsi que « dans les Alpes du Nord et dans les Pyrénées, aux altitudes supérieures à 2.000 m et sur les pentes exposées au nord ».
La plupart des stations de ski pyrénéennes avaient fermé leur domaine en raison des rafales de vent. Dans les Alpes en revanche, les stations de ski sont restées ouvertes, à l’exception de la station du Col du Rousset (Drôme) qui a choisi la prudence.