Amarré à une ligne de vie pour ne pas tomber, l’artiste de 43 ans, qui vit à Marseille, s’est installé samedi dernier sur cette plateforme de 1,80m sur 1m, capable de résister à des vents de 100km/h face à la baie d’Audierne, où des habitants viennent le voir régulièrement pour discuter avec lui.
Cette performance entre dans le cadre de l’exposition de Land art « La rhétorique des marées », à laquelle participent une vingtaine d’artistes sur cette côte du sud-Finistère.
Cette plateforme « est une sorte d’île en suspension. J’ai inversé les choses: la terre devient un bateau qui avance dans la mer. Je suis comme une vigie ou un stylite », explique l’artiste à l’AFP, en référence aux ermites des premiers temps du christianisme.
« On voit plein de choses à cette hauteur. Ce point de vue me donne l’impression d’être un veilleur de toutes les choses anodines de la vie. Le paysage ressemble par moment à une estampe japonaise, on voit les grains arriver… La nuit, c’est magnifique, le paysage est tout autre avec les phares qui s’allument au loin », raconte-t-il.
La performance est filmée et Abraham Poincheval tient un journal de bord. Son parcours artistique est un questionnement sur la place de l’homme dans un paysage. Il a ainsi traversé la France du nord au sud, en ligne droite, avec l’aide d’une boussole, une traversée « rocambolesque », dit-il. Il a également passé une semaine dans un ours naturalisé au musée de la chasse, et une semaine dans un trou fermé par une pierre de plusieurs tonnes. « Mon prochain projet est de marcher sur les nuages », confie-t-il.
« La rhétorique des marées » se poursuit jusqu’au 30 septembre le long du sentier côtier où les artistes exposent leurs oeuvres, sculptures ou performances.