« Celui qui entre en Italie sur une barque est un parfait inconnu et il doit être identifié immédiatement. Les réfugiés doivent être accueillis, les autres, les soi-disant clandestins, doivent être réexpédiés là d’où ils sont venus », a ajouté l’ancien comique Beppe Grillo, rejoignant les positions de certains mouvements de droite et d’extrême droite, qui, tout en affirmant ne pas être xénophobes, disent ne plus pouvoir supporter l’afflux d’étrangers.
Faisant allusion au danger que fait courir l’épidémie d’Ebola, très présente dans certains pays d’Afrique, Beppe Grillo a demandé aussi que « ceux qui entrent en Italie soient soumis à une visite médicale obligatoire pour protéger leur propre santé et celle des Italiens ». Il a fait aussi allusion à l’afflux de populations fuyant l’offensive de l’organisation « Etat islamique » du Moyen-Orient.
« L’Italie devient la salle d’attente des désespérés du monde. Celui qui arrive doit avoir le droit de circuler librement dans l’Union européenne. En l’absence de ces mesures immédiates, nous aurons toujours plus de racisme et d’épidémies. Est-ce ce que nous cherchons? », demande Beppe Grillo, dont les positions hostiles à l’UE sont connues.
Samedi, des milliers de partisans de la Ligue du Nord, parti régionaliste et anti-immigrés, avaient manifesté à Milan à l’appel de leur chef Matteo Salvini pour exiger la fin de l’opération de secours des migrants en Méditerranée, « Mare Nostrum », accusée d’encourager l’immigration clandestine.
Depuis octobre 2013, 150.000 personnes ont été secourues par les unités navales italiennes de « Mare Nostrum », les gardes-côtes et les navires marchands, selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
Rome reproche à ses partenaires européens de ne pas l’aider à faire face à cette urgence.
Plus de quatre millions d’étrangers, dont plus de la moitié proviennent d’Europe, résident légalement en Italie. Parmi eux, plus de 25% sont des jeunes de moins de 20 ans, dont beaucoup au chômage.
Le chef du gouvernement Matteo Renzi s’est engagé lundi à favoriser l’obtention de la nationalité italienne aux enfants nés dans la péninsule de parents étrangers.