La flotille, une barge de 1.000 tonnes et deux bateaux remorqueurs, s’était mise à l’abri dans une baie de l’île de Samar (centre de l’archipel), 48 heures avant l’arrivée prévue de Haiyan, annoncé comme très violent.
Mais la puissance du typhon, l’un des plus violents à avoir jamais touché terre, a provoqué des vagues géantes qui ont arraché les ancres des navires, ballotés comme des fétus de paille.
« Les vagues se fracassaient sur le poste de pilotage de la barge », raconte le capitaine de la flotille, Richard Rama, estimant leur hauteur à près de 5 mètres.
Les ponts étaient inondés et les équipages des trois embarcations, 18 hommes au total, avaient revêtu leur gilet de sauvetage et se préparaient à abandonner les bateaux.
Il n’y avait que 500 mètres d’ici la côte mais la mer était déchainée en raison de vents grimpant jusqu’à 315 km à l’heure.
« Je savais que si l’un d’eux sautait à l’eau, tout le monde suivrait », dit-il à l’AFP. « Je savais aussi que si l’on sautait à l’eau, nous allions mourir ».
« Ne sautez pas! », hurlait-il. Après une demi-heure passée sur l’océan déchaîné, une vague encore plus forte que les précédentes a transporté les bateaux vers le rivage, les déposant, presque délicatement, 100 mètres à l’intérieur des terres.
Deux semaines après leur mésaventure, le capitaine et ses hommes sont toujours sur place, dans l’attente d’un nouveau bateau que leur employeur philippin a promis d’envoyer.