Voici un état des lieux de la présence française dans cette région hautement stratégique.
– Une réalité géographique –
La France y compte sept de ses 13 départements, régions et collectivités d’Outre-mer: Mayotte, la Réunion, les îles Éparses, les Terres australes et antarctiques françaises, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française.
Une présence physique à laquelle s’ajoutent 1,65 million de ressortissants français résidant dans ces territoires s’étendant des côtes est-africaines au Pacifique.
– Un enjeu économique –
L’intérêt de la France pour cette région du globe est d’autant plus importante que « l’Indopacifique » abrite 93% de sa zone économique exclusive (ZEE), la deuxième au monde avec ses 11 millions de km³.
Plus de 7.000 filiales d’entreprises françaises seraient également implantées dans la zone, selon le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
L’espace Indopacifique est devenu ces dernières années le centre de gravité de l’économie mondiale. Avec ses voies maritimes majeures pour le commerce mondial, il contribuera à environ 60% du PIB mondial d’ici 2030.
– Pas assez de soldats –
Le ministère des Armées s’est doté en 2019 d’une stratégie de défense en Indopacifique, censée renforcer le poids militaire de la France dans cette vaste zone où seuls 7.000 militaires sont déployés de manière permanente.
En juin 2022, le ministre des Armées Sébastien Lecornu annonçait que la France allait « renforcer et moderniser ses capacités militaires déployées en Asie Pacifique » en remplaçant notamment cinq avions Falcon par des modèles plus modernes. Le ministre des Armées avait également évoqué deux nouveaux patrouilleurs, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française.
– Une zone diplomatique stratégique –
Des chiffres encore trop faibles au regard des ambitions affichées du chef de l’État français, qui entend également s’imposer dans la défense des fonds marins et la lutte contre la crise climatique et la biodiversité.
Dans un contexte de montée des rivalités entre la Chine et les États-Unis, la stratégie française a été plus d’une fois mise à mal.
En septembre 2021, l’émergence de la nouvelle alliance AUKUS entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie a conduit à l’annulation d’un contrat de 12 sous-marins par l’Australie.