Un dispositif flottant de 300 mètres de long a été découvert la semaine dernière à l’entrée du récif de Scarborough, dont la Chine a pris le contrôle en 2012, aux dépens des Philippines.
Il barrait l’accès au récif en forme d’atoll, aux eaux peu profondes et riches en ressources halieutiques.
Les garde-côtes philippins ont annoncé lundi son démantèlement « conformément à l’instruction de la présidence ».
Interrogé à ce sujet, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a fustigé mardi « le soi-disant communiqué » des Philippines.
« La Chine défend fermement sa souveraineté ainsi que ses droits et intérêts sur l’île Huangyan (nom chinois du récif de Scarborough, ndlr) », a déclaré le porte-parole.
« Nous conseillons aux Philippines de ne pas faire de provocations ni de créer des troubles », a-t-il averti devant la presse.
Le récif de Scarborough se trouve à 240 kilomètres à l’ouest de l’île principale des Philippines, Luzon, et à près de 900 kilomètres de l’île chinoise de Hainan, au sud de la Chine continentale.
– « Un danger » –
« La barrière représentait un danger pour la navigation, une violation claire du droit international », ont estimé les garde-côtes philippins, en publiant lundi une vidéo.
Elle montre un homme portant masque, tuba et palmes trancher au couteau une corde attachée à des bouées blanches.
Un peu plus tôt, le conseiller à la sécurité nationale des Philippines Eduardo Ano avait affirmé que l’archipel du sud-est asiatique prendrait « toutes les mesures appropriées » pour obtenir la suppression de la barrière.
La Chine revendique au grand dam de plusieurs pays riverains la souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, qui est un important carrefour de routes maritimes commerciales.
En vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer signée en 1982, que la Chine a contribué à élaborer, les pays ont le droit souverain d’exploiter les ressources naturelles situées dans un rayon d’environ 200 milles (370 km) de leurs côtes.
En 2013, les Philippines avaient engagé une procédure d’arbitrage international contre la Chine. La Cour permanente d’arbitrage de La Haye a tranché en faveur de Manille en 2016, jugeant qu’il n’y avait « aucun fondement juridique pour que la Chine revendique des droits historiques » sur l’essentiel de cette mer et ses ressources.
Pékin a refusé de prendre part à la procédure et a ignoré le jugement.