Neuf personnes ont été interpellées pour dégradations et usage de fumigène sur les forces de l’ordre tandis que trois personnes ont été blessées, selon le dernier bilan de la préfecture d’Ille-et-Vilaine communiqué à l’AFP.
Les manifestants – au nombre de 400 selon la police -, auxquels se sont greffés de jeunes militants radicaux, se sont d’abord réunis en milieu de matinée, avec pétards et fumigènes, sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, où ils devaient initialement rester.
Vers 11h00, ils sont partis en direction du Parlement de Bretagne, générant de fortes tensions avec les forces de l’ordre qui tentaient de les repousser du centre historique à coups de gaz lacrymogènes et de canon à eau.
« Les 400 manifestants s’écartant du lieu de manifestation déclaré et jetant des projectiles sur les forces de l’ordre, celles-ci ont dû faire usage de moyens lacrymogènes », a indiqué la préfecture, qui souligne le « risque de départ de feu » en raison des « multiples tirs de fusées rouges » par les manifestants.
Rennes reste marquée par l’incendie du Parlement de Bretagne le 5 février 1994, après une violente manifestation de marins-pêcheurs. Le feu avait couvé pendant plusieurs heures après le tir d’une fusée de détresse, passé inaperçu, avant d’embraser la toiture du bâtiment et de le ravager.
Mercredi, lors de la manifestation, un tracteur conduit par un manifestant qui a sauté en marche, a continué sa course vers le camion à eau avant d’être stoppé par les forces de l’ordre, une scène impressionnante qui était particulièrement relayée sur les réseaux sociaux. « Un tracteur envoyé contre les CRS et l’engin lanceur d’eau a été saisi par les policiers », a indiqué la préfecture.
Cette manifestation de pêcheurs vise à dénoncer « les réglementations et la persécution de la direction des affaires maritimes », tandis que le Conseil d’Etat a ordonné lundi de fermer certaines zones de pêche dans l’Atlantique afin de protéger les dauphins.
« On est très remontés contre la décision du Conseil d’Etat. Si on ne peut pas aller dans ces zones quatre mois on peut vendre le bateau », a estimé Ludovic, 51 ans, pêcheur à Lorient (Morbihan).
« La première revendication, c’est le prix du gasoil et aussi le manque d’écoute des structures professionnelles et de l’Etat », a déclaré David le Quintrec, patron pêcheur à Lorient.
« On n’en peut plus, le secteur va très mal, on a du mal à payer nos équipages. Si on nous ferme des zones de pêche dans le golfe de Gascogne, on ne pourra plus travailler », a-t-il poursuivi.