Rénové, le porte-avions Charles-de-Gaulle s’apprête à entamer sa deuxième vie

L’annonce a été officialisée jeudi par le ministère des Armées à l’occasion d’une visite de la ministre Florence Parly sur le navire: après quelque 4 millions d’heures de travail effectuées sur la base navale de Toulon, pour une facture s’élevant à plus d’un milliard d’euros, les travaux de rénovation du Charles-de-Gaulle, seul porte-avions nucléaire français, sont achevés. Une rénovation qui devrait le mener jusqu’à son retrait du service actif « autour de 2038 ».

Sans plus attendre, au large des côtes méditerranéennes le mastodonte de 42.000 tonnes (4 fois la tour Eiffel), qui doit se rendre à partir du premier trimestre 2019 dans l’Océan Indien, a entamé un cycle d’entraînement après une premier phase d’essai en pleine mer de ses nouveaux outils.

« Nous sommes dans une phase de montée en puissance et nous avons tout à fait confiance en la capacité de l’équipage à retrouver avec ce bateau sa pleine opérationalité », a indiqué jeudi Florence Parly, en visite sur le bâtiment quelques jours avant le président de la République Emmanuel Macron qui doit s’y rendre le 14 novembre et y passer une nuit.

Outre des travaux d’entretien et de maintenance, le Charles-de-Gaulle a modernisé son système de combat à travers ses radars de veille et de navigation tout comme ses capteurs infrarouges, précise la Marine nationale.

Long de 261,5 mètres, le vaisseau-amiral français qui peut emporter 40 aéronefs, dont 30 avions Rafale, a également revu ses installations d’aide à l’appontage et amélioré sa plateforme.

– « Liberté d’action » –

Il s’est doté d’une nouvelle optique « deux fois plus précise » qui permet « d’affiner l’appontage » de ses avions de combat, qui disposent de la plus petite surface au monde, équivalant à un terrain de tennis, pour atterrir à 200 km/h, explique le capitaine de frégate Christophe Charpentier.

Une caméra infrarouge permet également de suivre les Rafale de manière plus efficace, détaille le pilote qui a repris les entraînements à bord du Charles de-Gaulle il y a 48 heures.

« C’est comme au piano: on fait nos gammes pour à la fin être capable de jouer un concerto », poursuit le commandant du groupement aérien embarqué.

L’enjeu est de taille pour le porte-avions qui depuis 2001 a effectué plus de 23 tours du monde et a été déployé lors de ses dernières opérations à trois reprises contre le groupe Etat islamique en Méditerranée.

« Il s’agit de préserver notre liberté d’action. Naviguer à travers la globe là où on veut dans un contexte de remilitarisation des espaces maritimes », explique le chef d’Etat major du groupe aéronaval (GAN), Hugues rappelant que « 90% du commerce mondial passe par la mer ».

« Un porte-avions joue un rôle particulier (…): c’est un outil qui permet à la France d’avoir une capacité de projection en autonomie », a souligné la ministre qui a annoncé le 23 octobre le lancement du programme de son successeur dont la phase d’étude doit durer 18 mois.

Une période au cours de laquelle les futures caractéristiques du porte-avions seront discutées en ouvrant un choix d’options notamment sur son mode de propulsion, sa taille, son type de catapultage –à vapeur comme sur le Charles-de-Gaulle ou électromagnétique–, a précisé jeudi la ministre.

Interrogée sur le lancement d’un deuxième porte-avions comme le souhaite l’Etat major, la ministre a répondu que « la question sera(it) abordée lorsque les études ser(aient) terminées »: « tout est ouvert », a-t-elle assuré.

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