Dans cette lettre datée de vendredi et adressée aux juges et aux administrateurs judiciaires de la compagnie maritime placée en redressement judiciaire en novembre 2014, l’armateur Baja Ferries propose de reprendre l’ensemble des activités de la SNCM sous pavillon français, et de conserver 750 CDI sur un peu plus de 1.400.
Dans le projet conjoint présenté avec le groupe Stef, Baja Ferries devait reprendre les activités « Maghreb » de la SNCM, et Stef les activités « Corse ».
Le 25 septembre, le tribunal de commerce de Marseille avait reporté au 14 octobre l’examen des quatre offres de reprise alors déposées: celle de Baja Ferries et Stef, celle de l’ex-directeur du port de Marseille, Christian Garin, celle du groupe corse Rocca, et celle de Corsica Maritima, un consortium d’entrepreneurs insulaires. Le tribunal avait déjà rejeté en juin trois premières offres, de Baja Ferries, Christian Garin et Rocca.
Evoquant son nouveau projet, Baja Ferries assure dans ce courrier révélé par la publication spécialisée Le Marin que « les efforts déployés depuis le 10 juin dernier (lui) ont permis d’obtenir, en sus des ressources propres du groupe, un financement de 50 millions de dollars (environ 44 millions d’euros) auprès de financeurs externes ». Le groupe assure aussi avoir s’être mis d’accord avec la Méridionale – filiale de Stef et co-délégataire de la délégation de service public (DSP) de continuité territoriale vers la Corse avec la SNCM -, pour assurer les liaisons vers la Corse jusqu’à la conclusion d’une nouvelle DSP.
« Si toutefois vous deviez considérer que notre offre ne peut pas être examinée lors de l’audience du 14 octobre prochain, nous vous demandons, dans la mesure où cette offre constitue l’unique proposition de reprise intégralement financée et est en outre présentée par le seul candidat ayant une activité d’armateur, de bien vouloir fixer, lors de cette audience, un nouveau et bref délai d’amélioration des offres », conclut Baja Ferries.
Vendredi, le groupe de transport et de logistique Stef a annoncé qu’il renonçait à son offre de reprise des activités « Corse » de la SNCM faute d’avoir obtenu notamment un feu vert des autorités de la concurrence européenne lui garantissant qu’il n’aurait pas à rembourser à l’Etat plus de 400 millions d’euros d’aides publiques considérées comme illégales par Bruxelles.