Sur l’ensemble de l’année, le groupe a enregistré un bénéfice net de 18,0 milliards de dollars (15,8 milliards d’euros), du jamais vu pour une entreprise danoise.
Pour 2022, Maersk s’attend à un « premier semestre solide » puis à une « normalisation » de la surchauffe dans le transport de conteneurs « au début du second semestre », indique le groupe dans son rapport annuel.
La vague d’opulence que connaît le groupe danois est le résultat de la forte demande que connaît le transport maritime mondial depuis mi-2020, une fois dépassé le choc initial de la pandémie.
Le chiffre d’affaires du groupe a ainsi bondi de 55%, à 61,78 milliards, avec une hausse de 65% dans le segment Ocean de transport de conteneurs.
Le résultat brut d’exploitation, EBITDA, a presque triplé, à 24 milliards, grâce à des coûts réduits et une optimisation de la chaîne logistique.
Les principaux concurrents de Maersk, l’Italien MSC – qui vient de lui ravir la première place mondiale en chiffre d’affaires – et le Français CMA CGM, voguent également sur des profits à des niveaux record.
Leurs clients, eux, ont dû sortir leur carnet de chèques et prendre leur mal en patience face aux perturbations et aux prix élevés qui ont continué à affecter le transport de conteneurs, circuit stratégique de l’économie mondiale.
Au quatrième trimestre, le secteur a connu des « conditions exceptionnelles avec des goulots d’étranglement importants et persistants, alors que les volumes ont diminué », a souligné le transporteur danois dans son rapport financier.
Les coûts de fret ont particulièrement augmenté sur les routes d’Asie vers l’Europe et l’Amérique du Nord, précise Maersk, avec un coût unitaire au soutage fixe en hausse de 13%.
– 2022 encore au sommet –
Les bénéfices record devraient se poursuivre: pour 2022, Maersk table sur un EBITDA égal à 2021, autour de 24 milliards de dollars, malgré la normalisation attendue en deuxième partie d’année.
La demande dans le segment Ocean devrait être conforme à la demande mondiale de conteneurs, en hausse de 2 à 4 % en 2022, mais est soumise à de fortes incertitudes liées à la congestion actuelle, aux perturbations du réseau et à l’augmentation des coûts, selon le groupe.
A la Bourse de Copenhague peu après 09H30 GMT, le titre gagnait 2% dans un marché orienté à la hausse.
Grâce à son flot de cash, Maersk a annoncé d’importantes acquisitions ces derniers mois, notamment en Chine, et n’a cessé de redresser ses objectifs de résultats l’an passé.
Le groupe danois, qui ambitionne de devenir neutre en carbone à l’horizon 2050 en verdissant les moyens de propulsion de sa flotte, a rapporté une baisse de près de 42% de ses émissions sur l’ensemble de l’année.
Dans un secteur encore très dépendant de la propulsion au très polluant fioul lourd, Maersk milite pour imposer une taxe carbone au secteur, afin de favoriser le virage vers des navires plus propres.
Le groupe a également cédé ses activités pétrolières en deux temps en 2017 et 2019.
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