L’utilisation du sigle « ZAD » à propos de l’hémicycle par la responsable écologiste lors d’un meeting de la Nupes mardi a beaucoup fait réagir dans la majorité alors que le débat sur la réforme des retraites s’annonce houleux, les députés LFI ayant notamment prévu de déposer des milliers d’amendements.
« L’Assemblée nationale est devenue une zone à défendre, y compris sur le plan démocratique », a estimé Marine Tondelier au micro de Sud Radio, en insistant sur le caractère « non violent » de son appel puisque l’opposition devra agir « dans le respect du règlement intérieur ».
Elle a rappelé que « l’obstruction parlementaire a beaucoup été organisée par la majorité » présidentielle, par exemple sur le texte de La France insoumise contre la corrida.
« Quand un gouvernement revendique de choisir un projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificative plutôt qu’un projet de loi classique » pour « verrouiller les débats (…), « oui, l’Assemblée nationale est devenue une +zone à défendre+ », a-t-elle argumenté.
Ce procédé permet de limiter le débat à l’Assemblée à 20 jours. Si, passé ce délai, le texte « n’est pas voté, hop ça part au Sénat quand même », a-t-elle expliqué, et « on peut finir par faire par ordonnances ce qu’on n’a pas réussi à faire voter ».
Quand une majorité de Français « rejettent massivement le fait de travailler plus longtemps, il faut les défendre et c’est ça qu’ils attendent de nous », a-t-elle insisté.
Pour le porte-parole du gouvernement Olivier Véran interrogé sur LCI, ce projet de « ZAD » à l’Assemblée est une manière de ne pas permettre l’examen du projet de loi « dans des conditions normales, démocratiques ».