Revue des frets maritimes: les frets secs se reprennent, l’Amérique du sud aide

Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), moyenne des tarifs pratiqués sur 24 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.), a terminé vendredi à 776 points, contre 740 points une semaine auparavant.

Le marché était tiré par le haut par la catégorie des Panamax, navires dont la taille est adaptée au passage du canal de Panama. Le Baltic Panamax Index (BPI) –qui synthétise les prix pour sept routes, la plupart pour les céréales empruntées par les Panamax–, a ainsi terminé vendredi à 1.036 points, au plus haut depuis fin juillet 2012, contre 909 points sept jours plus tôt.

La remontée du marché est « dûe en grande partie à la saison des récoltes céréalières en Amérique du sud, qui a attiré nombre de vaisseaux (jusqu’alors inemployés) depuis le Pacifique. Les propriétaires de ces vaisseaux ont augmenté les tarifs qu’ils demandent, et il semble que les affréteurs étaient prêts à les accepter », ont observé dans une note les analystes de l’agent maritime Fearnleys.

En revanche, le Baltic Capesize Index (BCI), qui compile les tarifs des Capesize –navires que leur taille imposante oblige à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance–, a pour sa part continué de reculer, terminant au plus bas depuis fin décembre, à 1.243 points, contre 1.335 points le vendredi précédent.

Les prix ont été affectés par de nouvelles perturbations dans les ports du Nord-est australien, fermés quelques jours de façon préventive avant le passage du cyclone Rusty, avant de rouvrir progressivement à partir du jeudi 28 février, n’ayant subi que des dommages superficiels.

« La fermeture temporaire des ports a entraîné des engorgements et une file d’attente des navires » en attente d’un chargement, perturbant les acheminements en provenance d’Australie (premier pays exportateur de minerai de fer), ont expliqué les experts matières premières de Commerzbank.

Selon eux, ce phénomène « a contribué à peser sur les prix du fret, tout comme la grève qui perturbe depuis plus de trois semaines les mines de charbon en Colombie ».

Quelque 5.000 employés de la mine de Cerrejon, principale mine de charbon de Colombie, située près de la frontière avec le Venezuela, ont cessé le travail depuis le 7 février pour réclamer de meilleures conditions de travail, un mouvement de grève qui a drastiquement réduit les exportations du pays (4e exportateur de charbon de la planète) — et pénalisé la demande de frets dans l’Atlantique.

Les tarifs des frets pétroliers ont quant à eux connu à nouveau des sorts contrastés la semaine dernière tout en se maintenant dans une fourchette relativement étroite, dans un marché aidé par un regain d’activité mais toujours prudent en raison de la surabondance du tonnage disponible.

L’indice Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur cinq routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.) a fini vendredi à 694 points, contre 701 points une semaine auparavant.

Le Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur onze routes de transport de pétrole brut, est remonté à 700 points — au plus haut depuis fin décembre –, contre 661 points sept jours plus tôt.

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