Le Rubymar, un cargo battant pavillon du Belize, immatriculé au Royaume-Uni et exploité par le Liban, transportait des engrais combustibles lorsqu’il a été ciblé par un tir de missile dimanche, revendiqué par les rebelles houthis soutenus par l’Iran.
Son équipage a été évacué à Djibouti mais un premier missile a touché le côté du navire, provoquant une entrée d’eau dans la salle des machines et l’affaissement de sa poupe, a déclaré son opérateur, le groupe Blue Fleet.
Un deuxième missile a touché le pont sans causer de dégâts majeurs, a déclaré à l’AFP le PDG de Blue Fleet, Roy Khoury.
Le commandement central américain a indiqué vendredi que le navire abandonné était ancré mais qu’il prenait lentement l’eau et qu’il avait déjà laissé une nappe de pétrole de près de 29 kilomètres.
« Le M/V Rubymar transportait plus de 41.000 tonnes d’engrais lorsqu’il a été attaqué, ce qui pourrait se déverser dans la mer Rouge et aggraver ce désastre environnemental », a indiqué le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) dans un message sur le réseau social X.
Jeudi, l’opérateur a déclaré que le navire pourrait être remorqué jusqu’à Djibouti cette semaine.
Selon M. Khoury, le navire était alors toujours à flot. Le PDG a partagé une image prise mercredi montrant la poupe du bateau au ras de l’eau.
Interrogé sur la possibilité d’un naufrage, M. Khoury a déclaré qu’il n’y avait « aucun risque pour le moment », mais qu’il y avait « toujours une possibilité ».
L’attaque contre le Rubymar a causé les dommages les plus importants jamais infligés à un navire commercial depuis que les Houthis ont commencé leurs attaques en novembre, en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza.
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) avait averti fin janvier que le volume du trafic commercial passant par le canal de Suez avait chuté de plus de 40% au cours des deux mois précédents.
Avant le conflit, entre 12 et 15% du trafic mondial transitaient par cet axe, selon l’UE.
Désormais, une large partie du trafic maritime entre l’Asie du sud et l’Europe évite le canal de Suez et contourne l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance, ce qui rallonge d’environ deux semaines le trajet.