Rodriguez, l’ex-fleuron français du yachting de luxe, partiellement liquidé

Rodriguez Group, une holding sans activité propre, détenait 100% dans trois sociétés déclinant une offre complète de services dans le secteur des yachts de luxe, a détaillé mardi l’administrateur judiciaire niçois Pierre-Louis Ezavin.

Le Tribunal de commerce de Cannes a prononcé le 22 juillet la liquidation de la société principale basée à Cannes, SNP Boat Service, qui mettait en fabrication (dans des chantiers italiens) des navires de luxe de grande taille, après prise de commande par de riches clients. La société, qui n’avait plus de commandes (pour des navires pouvant atteindre des prix de 15 à 40 millions d’euros) et plus aucune trésorerie, employait une quarantaine de personnes.

La société Campers et Nicholsons, spécialisée dans la location et la revente de yachts et employant une centaine de personnes dispersées dans le monde, a pour sa part été reprise par le groupe suisse Colloseum Services. Campers et Nicholsons, encore sous le coup d’un lourd redressement fiscal de 17 millions d’euros, a été cédé pour 1 million d’euros.

G Rodriguez, qui exploite un chantier naval de réparations de yachts à Golfe Juan-Vallauris (Alpes-Maritimes) et emploie 13 salariés, a fait l’objet du plus vif intérêt de repreneurs internationaux. C’est finalement Claus Johansen (qui exploite déjà un chantier naval sur les Iles de Lérins), associé à la société holding néerlandaise Industrial and Marine Diesels, qui ont été retenus par le tribunal de commerce le 22 juillet.

G Rodriguez a été racheté pour 2 millions d’euros, sans conditions suspensives. Sur ce dernier dossier, un contentieux est toutefois en cours avec l’ancien dirigeant Alexandre Rodriguez (à la tête de sa société Nouveau chantier de Golfe Juan) qui tente de conserver pour lui le contrat permettant d’exploiter l’aire de carénage du chantier naval, où sont faites les révisions des navires.

Les groupes Monaco Marine, Azimut/Benedetti et Compositeworks étaient notamment sur les rangs pour reprendre ce chantier naval.

Rodriguez Group, côté en Bourse et fondé en 1972 par Gérard Rodriguez, objet d’un plan de sauvegarde en 2010, avait été placée en redressement judiciaire en janvier 2014. Il avait cumulé environ 260 millions d’euros de dettes bancaires, selon l’administrateur judiciaire.

Le groupe, qui reprenait beaucoup de navires d’occasion pour inciter ses clients à faire des commandes de yachts neufs, a été touché de plein fouet par la crise sur ces deux créneaux.

En 2010, le groupe avait également été pénalisé par des ennuis judiciaires de son président de l’époque, Alexandre Rodriguez, à la suite d’un coup de filet contre le grand banditisme marseillais.

cm/tlg/LyS

RODRIGUEZ GROUP

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