Sous-marin soviétique, le K-278 « Komsomolets » avait coulé par 1.600 mètres de fond le 7 avril 1989 après un incendie à bord, causant la mort de 42 membres d’équipage. Cet accident avait fait craindre un nouveau Tchernobyl, l’appareil étant équipé d’un réacteur nucléaire et de plusieurs torpilles.
L’épave est depuis sous la surveillance des scientifiques russes et norvégiens, dont une expédition a confirmé en 2019 une fuite de produits radioactifs dans l’eau, qui ne présentait toutefois « aucun risque pour les humains ou les poissons ».
Une nouvelle expédition est partie mardi de la ville russe d’Arkhangelsk pour « collecter des données sur l’état du milieu marin et évaluer les conséquences possibles de sa contamination par les produits radioactifs », selon un communiqué de l’agence météorologique russe Rosguidromet, publié mercredi.
La mission prévoit notamment de prélever des échantillons d’eau, de sédiments des fonds marins et d’aérosols radioactifs près de la carcasse du sous-marin accidenté.
Le retour de l’expédition est prévu pour le 5 juin, selon la même source.
L’expédition de 2019 avait relevé, dans certains échantillons, des niveaux de césium radioactif dans l’eau 800.000 fois supérieurs à la normale, tandis que d’autres ne présentaient pas de niveaux anormaux, selon l’Institut pour la recherche maritime norvégien.
Jugeant que ces niveaux n’étaient pas pour autant « alarmants », les scientifiques avaient remarqué « une sorte de nuage » s’échappant d’un conduit de ventilation du sous-marin, à l’endroit où des scientifiques russes avaient déjà noté des fuites en 2007 et dans les années 1990.
Le 7 avril 1989, un court-circuit avait provoqué un incendie à bord du « Komsomolets », submersible d’attaque à propulsion nucléaire et à coque de titane naviguant alors dans les eaux internationales, à 500 km au large de la Norvège. Fierté de la marine soviétique, ce bâtiment ultra-moderne de la classe « Mike » était doté de missiles à ogive nucléaire.
La procédure de remontée d’urgence avait été déclenchée et l’engin de 110 mètres de long était parvenu à la surface, permettant à plusieurs dizaines de membres de l’équipage de fuir le sous-marin envahi par le feu, en se jetant dans l’eau glaciale. 42 marins avaient péri, 27 furent sauvés.